Ce-dernier a notamment remarqué que tous les joueurs Sud-Africains qui quittaient l’Afrique du Sud pour jouer à l’étranger revenaient généralement en Afrique du Sud bien meilleurs que lorsqu’ils étaient partis.
Simnikiwe Xabanisa se demande pourquoi les clubs étrangers arrivent à bonifier les joueurs Sud-Africains, chose que n’arrive pas à faire justement les clubs Sud-Africains.
Par ailleurs, il affirme comprendre qu’un joueur Sud-Africain puisse décider d’aller jouer à l’étranger pour gagner davantage d’argent, pour découvrir un autre pays ou pour se tester dans un autre championnat.
Mais il refuse qu’un joueur décide de quitter le pays pour s’améliorer en tant que joueur.
Ce billet est à lire ci-dessous :
“Il faut examiner de plus près pourquoi les joueurs sud-africains s’améliorent presque toujours lorsqu’ils jouent pour des clubs étrangers.
Lorsque Jacques Nienaber a été annoncé comme entraîneur en chef des Springboks l’année dernière, son prédécesseur Rassie Erasmus a pratiquement admis qu’en sa qualité de directeur du rugby de SA Rugby, il avait en quelque sorte transformé la fuite des talents vers les clubs étrangers en une stratégie.
Le but du plan d’action était double : laisser le Royaume-Uni, les clubs français et japonais payer aux joueurs des salaires que le marché sud-africain ne peut tout simplement pas concurrencer, et les exposer à différentes méthodes de coaching qui pourraient aider à développer leur jeu.
Pour simplifier à l’excès, les clubs étrangers paient – en quelque sorte – pour améliorer nos joueurs. Le hic, c’est que même si cela a commencé à être un moyen de permettre aux joueurs de maximiser leur valeur marchande sur la scène mondiale, le programme est progressivement devenu crucial pour préparer les joueurs sud-africains au rugby international.
Si vous n’achetez pas cela, considérez que près de la moitié (21) de l’équipe Springbok de 46 hommes pour disputer la série British & Irish Lions ainsi que le reste de la saison internationale provenaient de clubs britanniques, français et japonais.
Dans un pays où le talent semble se produire à un rythme qui dépasse la capacité des équipes locales à l’accueillir, au point de déborder les frontières, la tentation est de hausser les épaules et de dire que c’est la vie, en particulier d’un point de vue financier.
Mais ce qui est inquiétant, c’est de comprendre combien de ces joueurs sont partis en tant qu’hommes brisés dans le jeu national et sont revenus en tant que héros conquérants au niveau international. Si l’expérience des joueurs basés à l’étranger nous a appris quelque chose, c’est à quel point la méthode sud-africaine est aléatoire lorsqu’il s’agit d’aider un joueur à atteindre son potentiel.
A commencer par Percy Montgomery, lorsqu’il est parti pour Newport au Pays de Galles. Cheslin Kolbe a quitté l’Afrique du Sud comme un jeune homme frêle et léger mais outrageusement talentueux qui a fait irruption dans les rangs supérieurs; maintenant, on le mentionne obligatoirement dans tout débat sur les meilleurs joueurs du monde.
Le rugby au niveau scolaire est tellement basé sur les résultats qu’ils jouent déjà dans une structure rigide à cet âge ; les entraîneurs de première classe sont tellement sous pression pour gagner qu’ils se limitent à se concentrer sur le strict minimum de coups de pied arrêtés, de rucks et de défense lorsqu’ils entraînent ; l’incapacité de rivaliser avec les offres financières de l’étranger.
Il y a aussi une tendance à se cacher derrière l’ADN du rugby sud-africain, qui peut s’appuyer un peu trop sur le fait de la force physique et de l’opposition, pour paraphraser Erasmus.
Je ne contesterai pas une approche qui a mis trois Coupes du monde dans l’armoire à trophées de l’Afrique du Sud, mais ma compréhension du coaching a toujours été qu’il est censé explorer les limites de la promesse d’un joueur, au lieu d’abaisser le plafond du potentiel.
En parlant d’entraînement, avez-vous remarqué que la plupart des entraîneurs du pays n’entraînent pas vraiment ? Heyneke Meyer est PDG ; Brendan Venter est un docteur avec un passe-temps d’entraineur ; Nick Mallett, Jonathan Mokuena et Swys de Bruin font leur coaching depuis les studios de Randburg…
Il n’y a rien de mal à ce qu’un joueur quitte l’Afrique du Sud parce qu’il veut plus d’argent, ou pour tester sa dureté pendant l’hiver britannique, ou s’il aime les baguettes et les croissants, ou veut jouer au touch rugby au Japon.
Mais cela ne doit jamais être sa seule chance de s’améliorer en tant que joueur.”