Le talonneur de Montpellier, Guilhem Guirado s’est longuement confié dans les colonnes du journal L’équipe de ce mercredi pour évoquer sa carrière sportive et son parcours tumultueux avec le XV de France.
Dans un premier temps, l’ancien joueur du Rugby Club Toulonnais se rappelle qu’il n’avait pas la confiance des coaches en 2010, avant de finalement enchaîner les matches à partir de 2012. Extrait:
“En 2010, Marc Lièvremont a pris Dimitri Szarzewski et William Servat et j’ai regardé le Grand Chelem à la télé. À l’époque, je ne ressentais pas de confiance. Et puis il y a eu ce second volet où j’ai gagné la confiance des coaches 2012-2014. Ensuite j’ai changé de braquet et j’ai joué énormément de matches.”
Il concède que ses années passées en équipe de France n’ont pas été de tout repos en raison notamment des mauvais résultats des Bleus. Extrait:
“On peut dire que ce fut des années tumultueuses. Je n’ai aucun regret sur la façon dont je les ai vécues. Je suis resté fidèle à moi-même.”
Il ne manque pas d’évoquer la décision de Jacques Brunel de lui retirer le capitanat de l’équipe en 2019. Extrait:
“J’ai pris du recul et j’ai compris comment les gens se comportaient et agissaient. Je suis d’une nature très réservée et je me suis toujours méfié des autres. Cela m’a aidé.”
Guilhem Guirado a toujours indiqué être rancunier à mort. Pour autant, il refuse de dire envers qui. Une chose est sûre : d’un regard il sait faire fuir les personnes avec qui il n’a pas envie d’échanger. Extrait:
“J’ai trop de respect pour l’institution équipe de France et ce qu’elle m’a fait vivre. Mais je me souviens de tout et j’espère que je ne perdrai jamais la mémoire. Mais je pense que d’un regard, ils savent que cela ne sert à rien de venir vers moi.”
Dans la foulée, le talonneur international Français évoque le terrible exercice des conférences de presse, après une défaite des Bleus.
Souvent critiqué lors de ses interventions, Guilhem Guirado règle ses comptes. Extrait:
“Il faut savoir rester digne. En revanche les gens qui me disaient “Mais Guilhem, il ne faut pas faire la tête après les matches” me faisaient bien sourire. Ils ne se rendent pas compte ! Pendant toute la semaine, on ne pense qu’à ça. C’est notre vie. Et là vous subissez une défaite, parfois très cruelle. Alors je me pliais au protocole, mais je n’allais pas sourire à la caméra et dire : « Bon bah oui, on a perdu, on passe encore pour des cons, mais on va travailler et ça ira mieux la semaine prochaine. » Je ne supporte pas de perdre et parfois je peux aller très loin…”
Il l’affirme : ses coéquipiers mais également le staff de l’époque se mettaient en retrait pour le laisser parler et personne ne l’aidait dans ce terrible exercice. Il regrette terriblement un tel comportement. Extrait:
“J’avais énormément de respect pour tout le monde et je n’aurais jamais jeté la pierre à personne. Mais au sein du groupe comme dans le staff, cela ne répondait pas comme j’avais été éduqué niveau rugby. Cela convenait aussi à beaucoup de monde que j’aille au feu. Souvent les joueurs et les gens autour se mettaient en retrait, et s’ils passaient entre les gouttes, tant mieux pour eux. C’est ce qui a été le plus dur à vivre, parce que quand vous essayez de bâtir quelque chose de solide, c’est aussi pour être épaulé dans la difficulté.”