Kélian Galletier n’a plus rejoué avec Montpellier en Top 14 depuis le 28 novembre dernier et la réception de Bordeaux-Bègles.
En raison de plusieurs commotions cérébrales successives, le joueur du MHR a été contraint de faire une pause dans sa carrière.
Lors d’un entretien accordé à RMC Sport, ce-dernier a évoqué une année sportive très difficile à vivre. Extrait:
“Il s’est passé beaucoup de choses, beaucoup de choses que je ne pensais pas. Ma commotion a engendré cette longue période d’absence avec une prise de conscience de ce que cela pouvait représenter vraiment et même dans la vie en général. Il a été évoqué un possible arrêt pour moi, il a fallu le digérer. Si je suis de retour c’est que je vais bien et que je suis à 100%. Mais cette période n’a pas été facile.”
Il explique que cette commotion contre Agen lui a fait beaucoup de mal. Extrait:
“Cette commotion, je la ressens, je sors. Mais dans mon esprit, ce n’était pas méchant, pas assez violent pour être une grosse commotion. Sauf que cela ne se passe comme ça. J’ai essayé de revenir fin novembre et là c’est Xavier Garbajosa qui m’a arrêté, il m’a dit: “Ça ne va pas, je ne te reconnais pas. Pour ta santé, ce n’est pas bon. Tu t’arrêtes, tu récupères et tant que cela ne va pas mieux, tu ne reviens pas”. A partir de ce moment-là, j’ai eu des rendez-vous avec les neurochirurgiens qui m’ont expliqué: une commotion varie selon les gens, l’intensité ne compte pas, ce sont les symptômes qui comptent. Là, j’ai réalisé. Et il s’en est suivi une période très compliquée en fait, où je me suis rendu compte des symptômes que j’avais et qui étaient multiples. L’équipe médicale du club m’a fait prendre conscience de la dangerosité des commotions, de l’impact maintenant et surtout après. Cette longue période a été difficile à accepter et m’a fait prendre conscience qu’il n’y avait pas que le rugby, ce n’est pas l’essentiel.”
Il a alors ressenti de nombreux symptômes pendant de longues semaines. Extrait:
“Maux de tête, vertige, nausée, la vision floue parfois, être gêné par la lumière ou le bruit et même à l’arrêt au début, sans aucune activité. Au bout de deux, trois mois, j’ai pu reprendre le sport, faire monter le cœur. Et la dernière étape, c’était le contact. Là, ça a été très long. On a essayé au mois d’avril, ça ne s’est pas bien passé. On a décidé d’arrêter et de se donner une dernière chance cet été. Pour le moment, ça va. Mais je ne rejoue que si je suis à 100%, c’est le cas aujourd’hui. Après, on fait un métier à risque, les problèmes futurs on verra…”
Kélian Galletier a même pensé à arrêter sa carrière. Extrait:
“Complètement. Il y a eu des moments où je me voyais arrêter car je ne voyais pas de sortie. La seule sortie, c’était d’arrêter pour ma santé. J’ai passé des moments comme ça. Le rugby, c’est une passion, c’est notre métier mais ce n’est pas l’essentiel. Je l’ai appris à mes dépens. La vie privée d’à côté est bien plus importante. Il reste beaucoup de choses à vivre, surtout à 30 ans. J’ai joué au rugby presque avec des œillères pendant 10 ans. J’ai tout donné. J’ai vécu des choses incroyables, j’en suis très fier. On a conscience du vide qu’il peut y avoir si on oublie le reste. J’ai pris conscience de ça.”
Désormais il n’a qu’une seule envie : rejouer. Extrait:
“Je pense que l’appréhension partira en jouant. Mais si j’ai peur, ça ne vaudra pas le coup de rentrer. Si j’y vais, j’y vais à fond, la question ne se posera pas. Il y a un manque aujourd’hui. Je ne m’entraîne pas pour courir autour du stade et faire de la musculation. J’ai envie de reprendre la compétition. J’ai hâte.”