Le manager de l’Union Bordeaux-Bègles, Christophe Urios est désormais consultant pour les Grandes Gueules du Sport de RMC Sport.
Ce dimanche, le technicien Bordelais a été questionné au sujet de la décision de Timoci Nagusa de prendre un mois de congé paternité pour s’occuper de sa fille qui vient de naître.
Et Christophe Urios n’est pas passé par quatre chemins pour dire ce qu’il pensait de cette situation.
Il ne comprend absolument pas la décision de Timoci Nagusa et ne se gêne pas pour le dire.
D’ailleurs, Christophe Urios l’affirme : si un de ses joueurs venait à prendre un congé paternité de quatre semaines, il pourrait être capable de lui mettre une gifle.
Aussi, le technicien Bordelais rappelle que Timoci Nagusa n’en est pas à son premier coup d’essai, lui qui revient toujours en club avec du retard. Extrait:
« Les joueurs de haut-niveau sont des êtres exceptionnels qui ont réussi. Ils sont engagés avec des clubs. Mais je trouve qu’il prend en otage son staff et son club. Un sportif de haut-niveau, même s’il a des contraintes fortes de performances, ils ont quand même beaucoup de temps libre les mecs. Il peut très bien subvenir à sa famille tout en jouant le jeu avec son club. Il y a un vrai problème de confiance.
Pour Nagusa, ce n’est pas son coup d’essai. Il a joué à Montpellier et systématiquement il arrivait avec quinze jours ou trois semaines de retard dans son club ! Et ce n’était pas uniquement pour des congés paternités. Cela dépasse le cadre sociétal.
Alors c’est une vraie question à se poser : dans le sport de haut-niveau, quelle est la place pour élever les enfants par rapport à la femme ? C’est une belle cause à défendre. Mais dans le cas de Nagusa, je pense qu’il se fout un peu de la gueule de tout le monde.
On a un cas concret : nous avons un joueur dont l’épouse va accoucher la semaine prochaine. C’est un accouchement par césarienne. Cela fait un mois qu’il m’en a parlé. Elle va accoucher mercredi et ce sera notre jour de repos. Et en accord avec le joueur, on va le laisser tranquille mardi, mercredi et jeudi, puis il réintègrera l’équipe de façon classique. C’est encadré avec le joueur, son épouse et c’est clair, précis et net ! C’est comme cela que ça se passe. Comment on peut imaginer qu’un joueur parte pendant trois semaines ?
Il y a ce qu’il se passe dans la règle, le règlement, le contrat. Et il y aussi se regarder dans les yeux. Si un joueur vient me voir demain, qu’il me dit que sa femme va accoucher et qu’il ne sera pas là pendant trois semaines, je ne sais pas si je ne lui mets pas une gifle ! Nous avec des pactes avec les joueurs, nous avons un projet commun. Et pour moi, ça dépasse le contrat. Le droit de paternité existe, je l’entends. Mais on a des compétitions, il y a une exigence du très haut-niveau et ça dépasse le contrat. Pour moi, c’est un problème de confiance avec le club, avec le staff, avec tes potes aussi. A un moment donné, ça dépasse ma réflexion. »