L’ancien troisième ligne international Français Imanol Harinordoquy s’est confié sur Rugbyrama pour évoquer la fin de carrière de Kevin Gourdon, précipitée à l’âge de 31 ans en raison d’un problème cardiaque.
Ce-dernier concède qu’une fin de carrière est toujours difficile à digérer. Extrait:
“C’est dur bien évidemment. Les mois qui arrivent vont être durs car il faut digérer cela. On pense d’abord à sa santé c’est normal mais on n’est jamais préparé à arrêter de jouer, même quand on s’y prépare c’est toujours très dur. Maintenant, il y a une vie après le rugby, de belles choses à vivre. Je sais que c’est un garçon qui était aussi détaché du rugby. On pense à lui et on lui souhaite de très belles choses pour la suite. Mais je ne suis pas sûr qu’il ne revienne pas un peu sur le terrain quand même.”
Contrairement à ce que tout le monde pense, Imanol Harinordoquy indique que Kevin Gourdon n’est pas du tout un joueur atypique. Il s’explique. Extrait:
“Pour moi, Kevin Gourdon n’est pas un joueur atypique. Pour moi, c’est un vrai joueur de rugby et c’est un bonheur de le voir jouer. Quand il a intégré l’équipe de France sous l’ère Novès, on a découvert un joueur dans l’évitement, élégant, il faisait des passes au contact, il faisait vivre le ballon, un gros plaqueur. C’était un vrai beau troisième ligne. Cela m’aurait fait plaisir de jouer avec lui d’ailleurs. C’est un joueur avec des appuis, il gagnait beaucoup de duels face à de gros gabarits et des défenses hermétiques. C’était un joueur très plaisant à voir jouer.”
Pour conclure, Imanol Harinordoquy estime que la transition va être longue pour Kevin Gourdon. Extrait:
“La transition est longue. On ne s’en rend pas compte quand on se prépare à l’après carrière, mais c’est une vie très rythmée. On ne s’en rend pas compte mais il y a match tous les week-ends et toutes les semaines sont rythmées de la même façon. Quand tout s’arrête, tu n’as plus ce rythme et cet équilibre dans ta vie. Il faut construire son planning et retrouver un équilibre. Il n’y a plus cette manière de se remettre en question tous les dimanches. Moi ce qui me manquait, c’était de me défouler tous les samedis et même de prendre des coups. Ce sont des choses qui manquent. Ca prend un peu de temps. J’ai soigné mon corps car quand on est dedans, on est dans une machine à laver. Quand j’ai arrêté, j’ai eu mal un peu partout donc je me suis remis au sport et j’ai fait du kiné pour soigner les bobos. Notre corps, on lui fait endurer beaucoup de choses car c’est un sport très exigeant physiquement. Il faut serrer les dents et ton corps te le rappelle. Il te fait payer la facture. Il faut se soigner car comme l’a dit Kevin Gourdon, le rugby est un chapitre de la vie mais il y a une vie après le rugby.”