Le président de la Fédération Française de Rugby Bernard Laporte ainsi que le président de Montpellier Mohed Altrad seront jugés au mois de septembre prochain.
Il est reproché aux deux hommes plusieurs chefs d’accusations dont notamment prise illégale d’intérêt, corruption, trafic d’influence, recel d’abus de biens sociaux (au préjudice du Groupe Altrad), abus de confiance (au préjudice de la FFR) et abus de biens sociaux.
Depuis quelques jours désormais, le journal sportif L’équipe ne manque pas d’accabler le président de la FFR Bernard Laporte. On le sait, un contentieux existe entre certains journalistes L’équipe et le patron de la Fédération Française de Rugby.
Ce mercredi, Bernard Laporte a demandé au journal L’équipe de publier son droit de réponse, chose que le journal sportif a fait bien évidemment.
Voici le droit de réponse de Bernard Laporte :
« Votre journal m’ayant mis en cause, je tiens à ce que vos lecteurs soient informés des deux points suivants.
Tout d’abord, votre journaliste expose des morceaux choisis soigneusement d’un rapport d’enquête de police de 76 pages comme si les propositions de poursuites judiciaires des policiers avaient toutes été adoptées par le Procureur de la République, seul organe de poursuite qui ait le pouvoir de saisir une juridiction de jugement. Or, vos journalistes ont su, puisqu’ils l’écrivent, que le procureur en charge a établi et adressé le 21 décembre 2021 aux avocats des personnes mises en cause une note préliminaire de son parquet qui ne reprend pas à son compte toutes les hypothétiques infractions pénales énumérées par les policiers.
Ainsi, à date, nous ignorons les faits circonstanciés et les qualifications juridiques précises qui pourraient être retenus par le procureur contre moi et d’autres personnes pour être soumis à l’examen du Tribunal.
Il me paraît d’autant plus indispensable de porter cette précision à l’information de vos lecteurs que tous les points évoqués par les policiers qui ne seraient pas retenus par le procureur ne pourront être considérés que comme nuls et non avenus.
Ensuite, si la signature d’un contrat d’image avec le groupe Altrad à la date considérée (février 2017) a pu être une maladresse de ma part je m’en suis expliqué et ce contrat a été annulé. Mais ce qu’il eut fallu que vous portiez à la connaissance de vos lecteurs c’est que les policiers enquêteurs ont considéré systématiquement comme suspectes et mêmes délictueuses toutes les relations entretenues par la fédération sportive que j’ai l’honneur de présider et le groupe Altrad. Ainsi, des actes qui sont parfaitement réguliers en eux-mêmes et qui ne pouvaient entraîner aucun reproche pénal ont été qualifiés pourtant de favoritisme par les policiers au prétexte qu’ils auraient été la contrepartie obligée du contrat d’image que j’avais personnellement conclu avec ce groupe.
Il n’échappera pas au tribunal qui pourrait prochainement être saisi de ce dossier que c’est à juste titre que je soutiens que le rapport de synthèse des policiers est une construction intellectuelle artificiellement élaborée à partir d’un pré-jugé tenant pour acquis un lien entre mon contrat d’image et les hypothèses d’infractions qui ont été relevées par les policiers. Vos lecteurs doivent savoir que je conteste véhémentement cette construction intellectuelle et m’en défendrai avec force. »