Le journal L’équipe a publié un long article le 18 janvier dernier concernant le partenariat de la Fédération Française de Rugby signé avec le groupe Altrad concernant l’emplacement publicitaire sur le maillot du XV de France.
Tout au long de cet article, L’équipe démontre que la FFR n’a pas respecté plusieurs procédés et a signé ce partenariat avec le groupe Altrad alors que d’autres offres supérieures auraient été proposées.
Ce vendredi, le président de la Fédération Française de Rugby a utilisé son droit de réponse.
Il a ainsi fait paraître cette réponse au journal L’équipe pour se défendre. Extrait:
« Le site internet lequipe.fr a publié, le 18 janvier 2022 à 21h07, un article intitulé “Le maillot du XV de France au coeur de l’enquête policière dans l’affaire Laporte – Altrad”, signé par Messieurs Frédéric Bernès et Renaud Bourel, me mettant nommément en cause, de la manière suivante :
Dans le sous-titre développant le contenu du titre, les journalistes ont évoqué « l’enquête de la BRDE » dont ils disent avoir eu connaissance tout en précisant qu’elle ferait « apparaître comment la gouvernance de la FFR aurait favorisé Mohed Altrad dans l’obtention du contrat de sponsoring maillot du quinze de France. Tout en lui accordant une remise généreuse ».
Ils ont ensuite fait état, de manière détaillée, des « éléments à charge » contenus dans le rapport de synthèse de la BRDE relativement aux partenariats maillot du XV de France précisant ceci : « qu’il s’agisse du premier contrat maillot courant jusqu’en novembre 2017 ou du second, portant sur la période 2018-2023, la question de leur juste valeur se pose à chaque fois ».
Dans ce cadre, a été évoqué un « prolongement de bail » en faveur du groupe Altrad du premier de ces contrats et ce jusqu’au 25 novembre 2017 alors, selon les journalistes, que « les droits de visibilité d’AIA devaient cesser le jour de la désignation du pays hôte du Mondial 2023 par World Rugby, le 15 novembre 2017 », soit deux « matches cadeau ».
Je tiens donc à faire connaître à vos lecteurs, en réponse à cet article, le texte suivant :
Votre journal dans son édition du 19 janvier 2022 m’a de nouveau mis en cause en affirmant que « la gouvernance de la FFR aurait favorisé Altrad dans l’obtention du contrat sponsoring maillot du quinze de France tout en lui accordant une remise généreuse », ceci en se fondant sur un rapport d’enquête de police dont il vous a déjà été exprimé qu’il était émaillé d’erreurs factuelles que vous avez toutes reproduites.
Il convient ainsi de porter à la connaissance de vos lecteurs que le contrat de partenariat conclu le 7 mars 2017 entre la FFR et AIA dont l’objet était d’apposer sur le maillot de l’équipe de France la mention « #FRANCE 2023 soutenu par Altrad» afin de soutenir et financer la candidature de la France à l’organisation de la coupe du monde 2023 avait pour terme le 30 novembre 2017 et non le 15 novembre comme vous l’écrivez. Il n’y a donc eu aucun « match cadeau » au profit d’Altrad. Par ailleurs, la critique des enquêteurs sur l’absence de mise en concurrence de l’offre d’Altrad est elle aussi inexacte puisque les partenaires officiels ont tous confirmé leur absence d’intérêt pour ce partenariat ponctuel, lequel n’a entraîné aucune demande de renégociation. Enfin l’hypothèse des enquêteurs quant à une « possible sousévaluation » du montant de ce partenariat a été contredite notamment par les agences de marketing sportif entendues, ce que les enquêteurs ont omis de préciser dans leur rapport de synthèse, seul document auquel vos journalistes ont eu accès.
L’attribution en janvier 2018 par la FFR du partenariat maillot du XV de France au groupe Altrad pour la somme de 6,8 millions d’euros par saison, hors primes, est également exempte de tout reproche. Les partenaires officiels ont été consultés en priorité dès juin 2017 puis à chaque étape du processus et aucun n’a souhaité formuler une proposition pour sponsoriser le maillot, même pour un prix moindre à celui offert par le groupe Altrad dans le cadre de l’appel à la concurrence lancé en octobre 2017. Il faut ajouter que le vice-président de la FFR est entré en contact avec les agences de marketing sportif les plus cotées de la place pour informer que la fédération était en recherche active d’un sponsor maillot, lesquelles agences l’ont confirmé. Entendu dans le cadre de l’enquête, le représentant d’une de ces agences a en outre déclaré : « Ce contrat (entre la FFR et le groupe Altrad de janvier 2018) est cohérent. Il n’y a rien de surprenant dans ce contrat. Je ne vois pas ce que l’on reproche à la FFR dans ce cadre car ce maillot a été bien vendu, je n’aurais pas fait mieux et c’est mon métier de tous les jours ». Les enquêteurs ont omis de rapporter cette déclaration dans leur rapport de synthèse, seul document auquel vos journalistes ont eu accès. Il n’y a donc eu ni « remise » ni « cadeau » au bénéfice du groupe Altrad. »