Le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer la composition du groupe France à l’approche du début du Tournoi des Six-Nations.
Interrogé pour le poste d’arrière, le technicien Tricolore n’a fait aucun secret : le numéro un, c’est bel et bien Melvyn Jaminet. Extrait:
“Melvyn Jaminet est le numéro un. Brice Dulin est numéro deux.”
Lorsque le journaliste lui demande si ces nombreux allers – retours de Brice Dulin entre l’équipe de France et son club sans finalement jamais jouer avec les Bleus pourrait lui faire du mal, Fabien Galthié explique que Brice Dulin vit plutôt bien la situation. Extrait:
“Pour moi, il le vit très bien même s’il a envie d’être titulaire. Nous sommes transparents avec les joueurs. Être dans les quatorze qui partent le mercredi, ce n’est pas négatif. Je vais vous dire pourquoi : contre les All Blacks, huit joueurs sur les vingt-trois avaient déjà été dans les quatorze lors des dix-neuf matchs précédents. Un tiers de la feuille de match : Cameron Woki, Anthony Jelonch, Maxime Lucu, Gabin Villière, Jonathan Danty, etc. Être dans ces quatorze n’est peut-être pas satisfaisant pour le compétiteur car il veut être numéro un. Mais, par rapport au projet et à l’équipe, ce n’est pas inintéressant.”
Selon lui, les joueurs renvoyés dans leurs clubs respectifs doivent comprendre qu’il est toujours mieux de faire ces allers – retours plutôt que de ne pas être appelés au sein du groupe France. Extrait:
“Un joueur d’un certain âge, comme Bernard LeRoux qui a 32ans ou Brice Dulin qui a 31 ans, peut le vivre avec l’espoir et la vision. C’est mieux d’être dans les quatorze que de ne pas y être du tout. Après, c’est mieux d’être titulaire mais il n’y a que quinze places. Les joueurs ont la liberté d’être retenu ou pas, de nous dire non. Mais c’est un choix qu’il faut assumer. Dès le lundi matin, ils savent s’ils sont titulaires, finisseurs ou s’ils sont dans les quatorze et je leur demande de verbaliser leur émotion. J’ai un psychologue avec moi.
L’équipe de France, c’est une relation collective, donc on partage tout. L’objectif est qu’à la fin de la matinée, les joueurs aient récupéré physiquement et psychologiquement. Il faut avoir libéré les six émotions désagréables : frustration, déception, colère, culpabilité, peur et tristesse. À midi, tout doit être évacué. Sinon, il faut parler. Les joueurs sont libérés le mercredi et on ne les rappelle pas. Même si on reste en contact avec eux. Le temps non joué est un moment pour progresser sur la partie émotionnelle.”