Le manager du LOU Rugby, Pierre Mignoni s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer les résultats de son équipe et son avenir.
Et le technicien Lyonnais ne le cache pas : il a connu un échec personnel la saison dernière. Extrait:
“L’an dernier, ce fut un échec. Un échec personnel. La première personne qui devait se remettre en question, c’était moi. Et croyez-moi, je me suis posé pas mal de questions. Un coach ne doit pas avoir peur de se faire virer, de prendre des risques, d’être libre de tenter des choses. Autrement tu es faible et quand tu es faible, les gens le ressentent.
Il rappelle que le LOU Rugby ne s’est pas qualifié pour les phases finales du Top 14 la saison dernière.
Et pour lui, son équipe ne méritait réellement pas de disputer les phases finales du championnat. Extrait:
“Prenez depuis notre retour en Top 14, et cela ne fait pas si longtemps : mise à part la première saison où on jouait le maintien, nous avons été par trois fois en demi-finale. Sauf l’an dernier. Le club avait toujours connu une progression. L’an passé, on peut parler de premier échec ou de coup d’arrêt. L’objectif était la qualification et ne pas le réaliser était une faute. C’était pourtant mérité.
Nous ne méritions pas d’être en phases finales, tout simplement. On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Pour répondre à votre première question : cet échec a engendré une très grosse remise en question de l’équipe, des joueurs mais aussi personnel. Cela nous a fait énormément de bien. Nous ne sommes pas le Stade toulousain, nous sommes encore assez jeunes en tant que club. Nous manquions peut-être d’une certaine maturité. Le Lou est encore dans une phase de construction. Alors, oui, l’été a été important.”
Pierre Mignoni est conscient d’avoir l’image d’un entraineur exigeant. Cela ne le dérange pas réellement. Extrait:
“On m’a collé l’image d’un entraîneur exigeant, je n’ai pas de problème avec cela. Mais mon management a évolué depuis les sept saisons que je suis au Lou. Je prends un vrai plaisir, actuellement, dans mon rôle de manager. Mes relations avec mes joueurs sont saines et constructives. Cette relation de confiance nous permet d’avoir une connexion qui peut nous amener loin.”
Pour conclure, le manager Lyonnais explique que son club a repris la marche en avant même s’il concède que dans le sport, certains joueurs font souvent semblant de se donner à fond. Extrait:
“Nous avançons à petits pas, on est moins médiatiques que d’autres, mais cela me va bien. Nous faisons partie des quatre meilleures attaques et des quatre meilleures défenses du Top 14. On postule pour le Top 6. Mais si ce groupe a un vrai potentiel, il a aussi besoin de prendre conscience qu’il est capable de faire de grandes choses. Je vais être clair avec vous : on vit dans un monde, particulièrement dans le sport professionnel, où les gens font parfois semblant. Même souvent.
En tant que coach, une de mes missions, c’est de déterminer ce que pensent vraiment mes joueurs, s’ils croient en eux. C’est facile de dire, « je veux gagner le Top 14 ». De là à le faire, il y a une vraie marge. Cette marge, c’est que tout le monde doit croire en l’objectif. Nous avons réalisé des choses bien, avec trois demi-finales, ce que le Lou n’avait pas connu depuis des décennies. Il fallait faire comprendre que c’était possible. La prochaine marche, c’est de gagner un championnat. En sachant que sur 14 clubs, il n’y en a qu’un heureux.”