L’ouvreur des All-Blacks, Beauden Barrett s’est longuement confié lors d’un entretien accordé au journal L’équipe.
Ce-dernier a notamment exprimé son admiration pour trois joueurs du XV de France.
Le premier cité ? L’ouvreur Romain Ntamack. Il ne manque pas de dire le plus grand bien du joueur Toulousain qui a d’ailleurs fait des misères aux Blacks avec son incroyable relance depuis son en-but. Extrait:
“C’était impressionnant et même plus que ça : il incarnait la liberté. Il faut avoir une sacrée confiance et un énorme esprit d’initiative pour tenter ce genre de gestes. Ntamack était dans cet état magique que l’on cherche tous à atteindre quand on joue : se sentir libre de s’exprimer sans redouter les conséquences. C’est magnifique. Tout comme cette reprise du pied de Damian Penaud (face à l’Irlande), instinctive et brillante, sur une passe de Dupont. C’est typiquement le genre de geste que tu fais quand tu es môme ou à l’entraînement. Animé du seul plaisir du jeu, sans peur de l’échec, détaché de la pression du public ou de la crainte d’être réprimandé par le coach.”
Le deuxième joueur cité ? Le demi-de-mêlée et meilleur joueur du monde, Antoine Dupont. Extrait:
“Lui, il est impressionnant, extrêmement robuste. Je l’ai vu de mes yeux résister à d’énormes défenseurs. Ultra-rapide, il est parfaitement adapté à la manière de jouer des Bleus. Une demie opportunité au sortir d’un ruck lui suffit pour être dangereux. Et puis il est toujours au soutien des autres. Sa puissance et sa vitesse combinées lui permettent de faire la différence avec les autres demis de mêlée.”
Pour conclure, Beauden Barrett est revenu sur la prestation des Bleus contre l’Irlande et affirme avoir été bluffé par l’ailier Toulonnais Gabin Villière. Extrait:
“J’ai été impressionné par les Français qui sont parvenus à inscrire un essai très vite, mais tout autant par la capacité des Irlandais de réagir pour vite revenir au score. Un des gars qui m’a bluffé, c’est Gabin Villière. Super joueur, très impressionnant malgré son gabarit modeste (il mesure 1,80 m pour 93 kg). Il me fait penser à Cheslin Kolbe, mais meilleur défenseur, très tenace et agressif. Villière a des airs de Cory Jane (champion du monde 2011, 53 sélections entre 2008 et 2014), pas gros mais efficace et malin.”
Il ne manque d’ailleurs pas d’analyser le jeu pratiqué par le XV de France. Extrait:
“Je remarque que la stratégie des Français correspond bien aux qualités de ses joueurs. Un pack puissant pour porter le ballon et un numéro 9 qui a une multiplicité d’options derrière. De gros porteurs, des trois-quarts qui évoluent dans une relative liberté, pas trop enfermés dans des structures de jeu. Ils demeurent imprévisibles. Très différents des Irlandais, plus structurés et dont on sait qu’on devra s’attendre à un engagement passionné pendant 80 minutes. Voir les Bleus jouer nous ramène à la question fondamentale : est-ce qu’on doit baser son plan de jeu en fonction des joueurs ou, à l’inverse, choisir les joueurs selon un plan de jeu ?”