Le président de la Ligue Nationale de Rugby, René Bouscatel s’est confié lors d’un entretien accordé au journal Le Figaro.
Ce-dernier se réjouit dans un premier temps du Grand Chelem effectué par les Bleus, un Grand Chelem qui va permettre au rugby Français d’avoir des retombées indirectes. Extrait:
“Il était important pour la Ligue et pour les clubs de donner tous les moyens à l’équipe de France de réaliser de belles performances. La première étape est atteinte, avec ce Grand Chelem. Il reste la seconde, la Coupe du monde 2023 en France. Ce Grand Chelem, c’est un éclairage sur la qualité du rugby français, les joueurs et les clubs. Avec des retombées indirectes, je l’espère : une conquête de nouveaux publics, de nouveaux partenaires. C’est un coup de projecteur très fort sur notre sport en général et, par ricochets, sur le rugby des clubs professionnels.”
Il rappelle dans la foulée que les clubs de Top 14 ont accepté de faire de gros efforts pour aider le XV de France. Extrait:
“Cette bonne santé du rugby des clubs se répercute sur le XV de France. Les efforts consentis par les clubs et la politique depuis quelques mois de la LNR de collaborer plus directement et plus positivement avec la Fédération portent ses fruits. On met nos meilleurs éléments à disposition du XV de France dans de meilleures conditions, et ça se ressent. La victoire appartient en effet aux joueurs et, accessoirement, au staff.”
Aussi, René Bouscatel confirme que le règlement des JIFF a également grandement participé à la bonne santé de l’équipe nationale. Extrait:
“Ca a permis de faire jouer de plus en plus de jeunes, de leur donner plus de temps de jeu. Ils sont donc plus nombreux et se révèlent plus tôt. C’est également l’effet des doublons (sourire). Certains clubs font plus jouer de jeunes pour compenser l’absence des internationaux. Résultat, il n’y a pas que trente joueurs de haut niveau postulant à l’équipe de France mais le double ! On l’a vu l’été dernier lors de la tournée en Australie où l’équipe censée être B a donné beaucoup de fil à retordre aux Wallabies. Après, il y a ces bons effets et de moins bons. Je pense à l’inflation des salaires des joueurs français, de plus en plus demandés…”
Concernant les doublons, René Bouscatel a une pensée particulière pour le Stade-Toulousain qui met à disposition de nombreux joueurs à l’équipe de France. Extrait:
“On peut se plaindre des doublons, et je m’en plains, mais certains clubs font des efforts fantastiques en faveur de l’équipe de France qu’il convient de saluer. Je leur tire un grand coup de chapeau d’accepter cette situation dans l’intérêt général, sans pousser à l’extrême leurs intérêts particuliers… Mais c’est le prix à payer. Et les clubs l’acceptent sans trop rechigner, même lorsque cette situation les met en difficulté. Lorsqu’un club a deux ou trois joueurs sélectionnés, on peut toujours trouver des solutions. Mais quand c’est dix ou onze, c’est un gros handicap. Aux conséquences sportives mais également économiques, par rapport au remplissage des stades, aux partenaires… On peut se permettre une certaine iniquité sportive causée par les doublons mais, in fine, on recommence un nouveau championnat avec des matches éliminatoires.”