Mercredi, les deux derniers suspects dans le meurtre de Federico Martin Aramburu ont été interpellés.
Le tueur présumé, Loïk Le Priol a été arrêté en Hongrie, au niveau de la frontière avec l’Ukraine tandis que son complique a été interpellé par la BRI, dans la Sarthe.
Samedi après-midi, quelques heures après le meurtre de l’international Argentin, c’est une jeune femme de 24 ans, soupçonnée d’avoir été au volant de la Jeep qui a conduit le meurtrier vers la victime qui a été interpellée à Paris.
Tous les suspects sont donc désormais entre les mains des forces de l’ordre.
L’avocat de la famille Aramburu a exprimé le soulagement de la famille dans les colonnes du journal Sud-Ouest. Extrait:
“C’est un soulagement pour la famille. C’est évidemment une avancée majeure pour la procédure et un soulagement pour la famille de savoir, tout d’abord, la mobilisation des services d’enquête. La formidable brigade criminelle du 36 de la police judiciaire parisienne et ensuite les arrestations des deux suspects principaux. C’est une étape importante. Il y a des funérailles samedi. Ça ne ramènera pas Federico, mais ça permet quand même d’avoir un moment de soulagement.”
Il précise que Loïk Le Priol va être renvoyé en France dans un délai compris en 10 jours et deux mois. Extrait:
“Nous sommes dans ce qu’on appelle la procédure du mandat d’arrêt européen qui passe d’État en État. La juge d’instruction parisienne fait remonter son mandat d’arrêt européen au ministère de la Justice, qui le passe au ministère des Affaires étrangères, qui fait le circuit inverse côté hongrois avec le ministère des Affaires étrangères, ministère de la Justice et un procureur ou un juge hongrois, avec des notifications. Si Loïk Le Priol accepte d’être remis immédiatement à la France c’est une dizaine de jours, s’il refuse et qu’il plaide là-bas qu’il ne veut pas être rendu à la France, le délai est à peu près de deux mois.”
Dans la foulée, l’avocat explique précisément ce qu’il s’est passé, ce samedi vers 6h00 du matin. Extrait:
“Tout d’abord, Federico Martin Aramburu et son associé et ami, Shaun Hegarty, sont à Paris pour de multiples raisons. À titre principal, le match France-Angleterre, qui a eu lieu samedi soir, où ils emmènent avec leur agence de voyages un groupe de clients, comme le font certaines agences de voyages et de séminaires sportifs. Ils encadrent ce genre d’événements avec des places au stade. C’est une des raisons. Ils ont dans la nuit à la fois fêté les 40 ans d’un ancien joueur de rugby et la signature de contrats importants dans la perspective de la Coupe du monde de rugby de 2023 qui a lieu en France. Ils sont dans une ambiance festive, de retrouver des amis du rugby, d’avoir un événement qui lie l’ensemble de la famille du rugby, c’est-à-dire le match du Tournoi des 6 Nations et le Grand Chelem qui se profilait pour la France et qui s’est réalisé. Ils sont dans cette ambiance-là, dans un restaurant argentin en début de la soirée, puis ensuite quelques bars avant de se reposer à la terrasse du Mabillon.
Je crois qu’il y a un jeune homme qui passe et qui demande peut-être une cigarette au groupe composé de jeunes d’extrême droite et qui se fait rembarrer de façon un peu vindicative. Peut-être un peu humiliante. Et c’est la réflexion que font les deux rugbymen, en disant “Je pense que ce n’est pas comme ça qu’on parle aux gens”, qui va déclencher une altercation entre les deux tables avec un moment d’intimidation. Alors, est-ce qu’il y a eu un brassard de police qui a été montré ? Est-ce qu’on vient en tête-à-tête se prétendre commando ? Tout cela est encore un peu à éclaircir.”
C’est ensuite que la situation a dégénéré. Extrait:
“Il y a une scène d’altercation qui se passe au bar. Le personnel de sécurité et quelques serveurs arrivent à séparer ces deux groupes. Deux groupes de deux personnes. Une petite bagarre à quatre où on se met des coups, mais rien de grave. Au rugby, ça s’arrête là. On repart chacun de son côté.
Vous avez deux personnages qui viennent et qui sortent dans Paris armés. Ils auront à s’expliquer là-dessus. Et vous avez un nombre de tirs qui montre une détermination et d’ailleurs un résultat qui est parfaitement atteint. L’un n’est pas touché, il est survivant, et l’autre est abattu sur place. La volonté de tuer est explicite.”
Pour conclure, l’avocat évoque deux mondes différents entre ces deux groupes. Extrait:
“Je crois que tout d’abord, c’est une réflexion entre gens du rugby qui ont plutôt une vision conviviale des soirées, de la fête et des rapports humains et d’autres qui sont dans une version radicale, outrancière et qui ne peuvent pas s’arrêter à partir du moment où ça a commencé. C’est deux mondes qui ne sont pas sur les mêmes paradigmes et pas sur les mêmes valeurs.”