L’ouvreur international Français Romain Ntamack s’est longuement confié dans les colonnes du journal L’équipe pour évoquer la forte émotion qu’il a ressenti au moment de remporter le Tournoi des Six-Nations, le Grand Chelem qui plus est.
Dans un premier temps, il concède qu’il n’aurait pas dit non à des vacances au retour de ce Tournoi.
Mais il est conscient que Toulouse a besoin de ses internationaux Français dans cette dernière ligne droite. Extrait:
“Le Tournoi a été très intense. Mais le club a besoin de nous. C’est donc important de se remettre dans le bain au plus vite et de remettre le bleu de chauffe avec le Stade Toulousain. Il reste quelques étoiles dans les yeux et on va se servir de cette expérience positive avec le quinze de France pour les prochaines échéances en club.”
Dans la foulée, il a exprimé toute la joie qu’il a pu ressentir au coup de sifflet final du match contre l’Angleterre. Extrait:
“C’est tellement difficile d’arriver au bout de cette compétition. Déjà gagner le Tournoi, c’est beau, alors le Grand Chelem… C’est si rare. Au coup de sifflet final, la pression est redescendue, c’est une énorme libération. Du soulagement aussi. On ne devait pas se rater. On était à la maison, face à l’Angleterre et il ne restait que ce match à gagner. On était sans doute un peu plus stressé que d’habitude, même si on ne l’a pas montré.”
Le coup de sifflet final ? Un moment extraordinaire pour Romain Ntamack. Extrait:
“C’est le moment où tu exploses ! L’après-match a été intense, mais quand l’arbitre siffle la fin du match, les émotions se bousculent. C’est de la joie, de la fierté, des frissons, tu sautes, tu regardes partout, c’est difficile à décrire. C’est une libération aussi. On se lâche. Tout le monde dit qu’on ne ressent pas la pression, mais c’est faux. Il y a du stress, de l’appréhension, c’est normal. Mais bizarrement, j’ai plus profité de l’instant à trois minutes de la fin. Les mêlées se succèdent, tu as douze points d’avance et tu sais que c’est gagné. Là, tu savoures. Avec Damian Penaud, on a harangué la foule. Ce sont de bons moments. Même si on ne réalise pas forcément.”
Son coéquipier Antoine Dupont a versé des larmes. Mais Romain Ntamack a su se contenir. Extrait:
“Non. Mais ça prouve encore une fois tout l’enjeu et la pression autour de ce match. Et le bonheur que représente de gagner un titre avec son pays. On est tous attaché à cette équipe de France.”
Questionné sur un éventuel relâchement du XV de France, l’ouvreur Toulousain ne le pense vraiment pas. Extrait:
“Avec les mecs qu’il y a dans cette équipe, je n’y crois pas trop. Ce quinze de France va encore monter en puissance jusqu’à la Coupe du monde. À chaque compétition, on veut cocher des cases jusqu’à la finale de la Coupe du monde. On en revient à la fameuse flèche du temps de Fabien Galthié (il sourit). C’est l’objectif. Mais il y en a d’autres avant de débuter cette compétition.
Désormais, nous sommes l’équipe à battre. N’oublions pas déjà la tournée au Japon cet été (2 et 9 juillet). C’est une équipe redoutable. Il faudra confirmer. Viendra ensuite la tournée de novembre. Mais oui, battre l’Afrique du Sud sera un objectif.”
Questionné sur les périodes délicates traversées par le XV de France lors de la génération précédente, Romain Ntamack rappelle que seul Gaël Fickou faisait partie de cette équipe. Extrait:
“À part Gaël Fickou, peu de joueurs ont connu l’équipe de France en difficulté. La majorité des mecs ont gagné avec les moins de 20 ans, ça joue aussi sur nos bons résultats. Nous sommes une génération habitée par la gagne. On s’en nourrit. Ça transpire en nous. On a envie de gagner tout le temps, même au ping-pong ou aux cartes !”
Pour conclure, Romain Ntamack confirme que sa volonté est de jouer 10 avec les Bleus. Extrait:
“J’ai toujours dit que je voulais jouer 10. En novembre, il y a eu des expérimentations. On en a déjà parlé et ça pourra se refaire si besoin. Mais c’est à l’ouverture que je me sens le mieux. J’ai la sensation d’avoir fait un bon Tournoi. J’ai surtout le sentiment d’avoir trouvé ma place dans cette équipe.”