L’ancien troisième ligne du XV de France, Serge Betsen s’est longuement confié via Rugbyrama pour évoquer sa carrière de rugbyman.
Ce-dernier est dans un premier temps revenu sur le courage qu’il faut avoir pour jouer au rugby. Extrait:
“Le courage ne suffit pas au rugby. Les c**** c’est de se dire sans les autres à côté de toi tu n’es rien. Il y a besoin des autres pour que derrière on se sente entouré et qu’on se sente prêt à partir au combat. Le courage c’est réunir tout ce monde autour pour pouvoir avancer. J’ai toujours eu peur sur un terrain car je me suis dit que ça allait piquer. Mais plus je me disais que ça allait faire mal, plus je me préparais en conséquence.”
Le poste auquel il aurait aimé jouer ? Celui de demi-de-mêlée. Extrait:
“J’aurais aimé jouer 9. J’aimais le sens tactique et stratégique des 9. J’aurais vraiment aimé jouer 9.”
Dans la foulée, il affirme avoir pris plusieurs gros tampons au cours de sa carrière. Extrait:
“On ne réagit pas bien quand on prend un tampon. On essaye de l’éviter. J’ai dû prendre des bouchons par des joueurs… A l’entrainement, je me rappelle que Chabal m’avait mis un tampon. J’ai aussi eu des moments compliqué à Toulouse avec les frères Maka. Il fallait être inconscient. Mais j’aimais avoir ce challenge pour défier ces joueurs.”
Grand adepte du plaquage, Serge Betsen allait parfois plaquer en se déconnectant de ses adversaires. Extrait:
“J’allais secouer les adversaires en n’étant pas connecté avec le reste de l’équipe et j’ai pris beaucoup de blâmes par rapport à cela mais c’est un geste qui m’allait bien et que j’avais envie de cultiver. Je prenais beaucoup de plaisir à le faire.”
Au moment d’évoquer sa première sélection avec le XV de France, Serge Betsen a totalement fondu en larmes. Extrait:
“Beaucoup beaucoup d’émotion. C’était souvent mes amis du club de Clichy qui m’appelaient pour me dire que j’étais sélectionné. Ce n’est plus trop le cas aujourd’hui mais quand on est sélectionné, le coach ne nous appelait pas. Il faisait tune conférence de presse et les médias annonçaient l’équipe. J’étais souvent à l’entrainement quand l’annonce était faite à midi. Donc je recevais un coup de fil de mes amis pour me féliciter d’être sélectionné. Ca a été très bouleversant. Très bouleversant parce que… (il fond en larme) C’est bouleversant parce que être capable de rêver de quelque chose et d’y arriver, c’est incroyable, c’est très très fort. La Marseillaise est un moment unique car c’est le fil de tout ce que l’on a pu faire, de tous les sacrifices, de tous les rêves que l’on a pu imaginer.”
Pour conclure, l’international Français indique avoir plus de 300 points de suture sur le visage étant donné les nombreux chocs dont il a été victime. Extrait:
“L’oreille en chou-fleur, ce n’est pas pour moi la légion d’honneur mais il paraît que ça montre un peu de virilité. Si j’en avais, ça ne me dérangerait pas non plus. Pour le coup, je parle beaucoup de mon visage car ma mère me dit souvent que j’ai été défiguré par mon sport. Et c’est vrai que j’ai eu plus de 250 ou 300 points de suture sur le visage. C’est une forme de médaille mais je n’en suis pas fier.”