Cette semaine, quotidien sportif L’équipe est revenu sur les circonstances de la reprise échouée du club de Béziers par l’homme d’affaires franco-tunisien, Samir Ben Romdhane, lequel a vendu du rêve à Christophe Dominici pour finalement tout abandonner.
En effet, la reprise du club n’a jamais abouti.
Cette grosse désillusion a probablement joué énormément dans la mort de Christophe Dominici survenue le 24 novembre 2020.
Interrogé via L’équipe, le maire de la Ville de Biarritz, Robert Ménard a parlé de l’homme d’affaire Samir Ben Romdhane qui promettait de racheter le club de Béziers et d’y mettre à sa tête Christophe Dominici. Extrait:
« Il est sympathique, peut-être un peu trop sympathique, c’est un beau parleur, un homme habile. Quand je suis allé à Paris pour le rencontrer, c’était chez lui, une adresse chic, un appartement chic. Tout est alors plausible, crédible. De plus, son avocat est connu, un ancien secrétaire d’Etat. Et Me Braillard m’a conforté à plusieurs reprises sur la solidité du projet des repreneurs. »
L’associé de Christophe Dominici, Yannick Pons explique comment il a fait la connaissance de cet homme d’affaire franco-tunisien. Extrait:
« À l’automne 2019, je demande à un ami, Alain Proux, si je peux aller passer quelques jours à Paris, dans son appartement. Je me retrouve dans cet appartement. À un moment, Alain Proux, qui voulait le vendre, me demande d’assurer une visite avec de potentiels acheteurs. J’accepte, j’achète une bouteille, je prépare le rendez-vous. Arrivent alors Samir Ben Romdhane et son épouse. La visite se passe bien. Ils s’engagent à l’acheter… »
C’est seulement quelques mois plus tard que Samir Ben Romdhane explique à Yannick Pons sont envie d’aider le club de Béziers. Extrait:
« Quelques mois plus tard, en mars 2020, Samir me demande s’il peut venir à Béziers afin de visiter les terres. Il est intéressé, il veut acheter. Il vient chez moi, tout se passe bien. On va au restaurant, au Lavoir, où on a d’ailleurs passé beaucoup de temps avec Christophe. On parle de Béziers et aussi du club de rugby qui n’est pas au mieux. Il est accompagné de son homme de confiance, Philippe Baillard. Ben Romdhane lâche alors qu’il peut aider le club. Il me demande d’appeler le maire pour voir ce qu’il est possible de faire. Robert Ménard nous donne un rendez-vous, le lendemain, à 8 heures, à la mairie. Mais moi, je n’y connais rien au rugby. »
Les contacts sont pris et les réunions s’enchaînent entre l’homme d’affaire, le maire de la Ville de Béziers et les dirigeants de l’ASBH.
C’est ainsi que Yannick Pons propose à Samir Ben Romdhane de recruter Christophe Dominici pour mener à bien ce projet. Extrait:
« Alors rapidement, je dis à tout le monde qu’il faut faire appel à Christophe Dominici. Je l’appelle, je lui présente la chose. Il me répond dans la foulée qu’il arrive. »
Christophe Dominici et Samir Ben Romdhane s’entendent extrêmement bien. L’ancien ailier international Français travaille alors d’arrache pied pour préparer un groupe très performant dans l’optique d’une remontée rapide en Top 14.
Il contacte des agents pour tenter de recruter de grosses pointures comme Ma’a Nonu ou encore Jordan Taufua.
Selon les informations du journal L’équipe, des contrats de trois ans leur sont proposés avec de très fortes rémunérations : 45 000 euros la première saison, 55 000 la deuxième et plus de 70 000 euros la dernière.
Benjamin Bagate précise que Ben Romdhane disait oui à toutes les demandes de recrutement de Christophe Dominici. Extrait:
« À chaque fois que Domi appelait Ben Romdhane, pour lui demander si telle signature était possible, il réfléchissait deux secondes avant de dire oui. Les salaires étaient incroyables. »
Malheureusement, le projet de rachat du club par l’homme d’affaire franco-tunisien n’avance pas. Des documents douteux sont envoyés aux dirigeants de l’ASBH. En parallèle, aucune somme d’argent n’est versée pour le rachat de l’ASBH.
Samir Ben Romdhane indique avoir du mal à débloquer les fonds nécessaires. Fatigué de patienter, Christophe Dominici décide alors de signer un chèque de 300 000 euros pour aider l’homme d’affaire et accélérer le processus.
La vente continue de patiner et le marché des transferts est sur le point de se clôturer. Il s’agit bien évidemment d’une immense désillusion pour Christophe Dominici qui avait pour ambition de recruter de très gros joueurs.
Quelques jours plus tard, Ben Romdhane présente un chèque de 6 millions d’euros de la CommerzBank mais la DNACG se montre très sceptique. Face aux nombreux doutes, la vente du club est annulée.
Sentant la grande déception de Christophe Dominici, Ben Romdhane lui promet un pourcentage sur la vente de barils de pétrole. Le contrat est incroyable. Dominici le signe.
L’issue sera malheureusement fatale pour Christophe Dominici qui ne s’en remettra jamais.