Le technicien Jacques Delmas a très récemment rejoint le staff du LOU Rugby en tant que “joker médical” de l’entraîneur des avants David Attoub qui a été opéré d’une cheville et qui sera absent plusieurs semaines.
Lors d’un entretien accordé à Rugbyrama, Jacques Delmas a expliqué que son arrivée à Lyon n’était pas du tout prévu.
Il indique que c’est Pierre Mignoni qui lui a demandé de le rejoindre à Lyon pour l’aider en l’absence de David Attoub. Extrait:
Ce n’était pas du tout prévu. Pierre Mignoni m’a appelé et m’a dit : J’ai besoin de toi, est-ce que tu peux me rendre un service ? Est-ce que tu serais disponible pour venir 4 à 6 semaines, le temps que David Attoub se remette ? J’ai dû réfléchir une demi-seconde. Je lui ai dit “aucun problème”. Je suis arrivé du Pays Basque, j’ai fait trois jours lors de ma première semaine pour un premier contact avec les joueurs. J’ai fait deux séances et j’ai reçu un accueil extraordinaire.
Il a un staff qui est très uni autour de lui, donc il y a un côté famille, on le sent. Au-delà de ça, on dit toujours que l’on n’a jamais la chance de faire deux fois une bonne première impression… Alors, on n’est jamais sûr de rien, mais j’ai l’impression que le premier contact a été bon, qu’ils sont à l’écoute. Je prends énormément de plaisir.”
Jacques Delmas explique apprécier énormément Pierre Mignoni qu’il a côtoyé du côté du Rugby Club Toulonnais.
D’ailleurs, selon lui, Pierre Mignoni a énormément évolué. Extrait:
“Cela fait sept ans que l’on s’est quittés avec Pierre, quand il est parti de Toulon. Même si je le suis, je le retrouve dans une autre fonction. Je trouve qu’il a énormément évolué, en bien. Il a pris une nouvelle dimension. Il a beaucoup grandi et on sent que tout ce qui tourne autour de l’équipe et de son staff est à son image. Ce sont des travailleurs. C’est consciencieux. C’est organisé. Il a toujours un coup d’avance. Il essaie d’anticiper les choses. Et là où il a grandi, c’est qu’il n’avait peut-être pas cette facilité à laisser faire les gens. Il avait peut-être l’envie de toujours être là.
Là, on sent que tout est cadré, qu’il y a une confiance envers son staff, qu’il le laisse évoluer et ça fait partie de son évolution. Je ne parle pas des qualités de l’équipe, de son jeu. Tout le monde le voit. Mais tout est structuré. Rien n’est laissé au hasard. C’est sa qualité première. Il ne déroge pas à ses principes qui font ce qu’il est. Il est à la fois très exigeant et peut être, aussi, paternaliste. On sent qu’ils ont envie de s’y filer pour l’équipe et pour Pierre. Je le répète, il a grandi et bien grandi. Mais la taille reste la même (rires).”
Questionné sur la décision du manager Lyonnais de quitter le LOU pour Toulon, Jacques Delmas rappelle que Pierre Mignoni est un pur Toulonnais. Extrait:
“Il va transposer son expérience. Ça fera partie de son cheminement. Il a fait un choix. Il faut le respecter. Mais je sais qu’il ne laissera jamais tomber le LOU. Ça sera une partie de sa carrière d’entraîneur. Il va partir pour aller encore faire un challenge et construire ce qu’il a construit ici, et le faire chez lui car c’est un Toulonnais pur jus.
Tout sera fait pour que le LOU gagne ce week-end. Le côté affectif n’entrera pas en ligne de compte. C’est l’objectif. Il a envie de partir sur quelque chose de grand avec le LOU. C’est une étape ce week-end. Toulon ou quelqu’un d’autre, c’est pareil. Il n’y aura pas d’émotion particulière. Tout le monde va travailler pour que la victoire soit là.”
Pour conclure, Jacques Delmas confirme qu’il est très dur de tourner la page quand l’aventure “rugby” s’arrête. Extrait:
“L’envie y est toujours. Quand j’ai arrêté à Toulon, cela m’a permis de couper, de souffler. Je suis parti en Afrique du Sud, puis pour cinq matchs en Fédérale 2 et, après, on est monté en Fédérale 1. Mais le COVID est arrivé derrière. Il y a eu tout un tas de choses. C’est le temps qui passe mais la passion est toujours là. Et puis, je me rends compte que le rugby a toujours été un prétexte pour moi, c’est toujours pour aller à la rencontre des gens. Partager, c’est vital pour moi. On se rend compte, quand ça s’arrête, que l’on a vécu une vie extraordinaire et que là, maintenant, on a une vie ordinaire. Et la vie ordinaire, on ne s’en rend pas compte, c’est compliqué… Quand on descend du cheval, c’est très, très, très compliqué. Il faut s’y faire. C’est pour ça que tous les jours qui passent, si je peux être là, j’en profite au maximum. Je recharge ! Si derrière il y avait quelque chose… Il y a plein de choses que je pourrais mais ce sont les opportunités. S’il y a quelque chose qui se présente et que je sens qu’il y a du bonheur à prendre, j’irai.”