Le Stade-Français Paris a perdu deux derbys en deux semaines contre le Racing 92.
Forcément, les joueurs et le staff du club de la Capitale font la grise mine.
Interrogé via L’équipe à l’issue de la rencontre, l’ouvreur Parisien Joris Segonds a exprimé sa frustration et sa colère. Extrait:
« On se tue le match nous-même. C’est l’indiscipline qui nous coûte ce match. Depuis tout petit on me dit que c’est inadmissible de prendre 50 points dans un derby (50-23), mais quand tu fais autant de fautes, ce n’est pas possible. On a donné beaucoup trop de points. On enchaîne sur une deuxième défaite dans le derby et c’est compliqué. Là je ne sais pas si on peut parler de croire ou pas à la qualification en quart de finale. Il nous reste 5 matches cette saison. On ne lâchera rien, on trouvera toujours 23 joueurs pour se battre pour ce maillot. On sait que ce sont des matches, surtout en Coupe d’Europe, où, comme souvent, l’équipe qui porte le plus le ballon obtient les pénalités.
Le peu de ballons que l’on a eu à exploiter, on se les est jetés sur les têtes. Mais il ne faut pas s’arrêter sur ce match. Il faut tout donner. La saison n’est pas terminée. On va se battre jusqu’au bout. J’aimerais bien pouvoir expliquer ces erreurs comme ça on pourrait les corriger. Je pense que la confiance joue aussi. Quand tu prends 50 points un week-end, tu ne tentes plus des choses que tu tenterais en temps normal. On a perdu 2 derbys, la semaine prochaine, il faut gagner même si c’est d’un point. Ça fait ch*** d’entendre toutes les semaines que le Stade Français a le premier budget et d’en prendre 40 ou 50. Ça nous pique forcément, à nous de nous bouger la semaine à l’entraînement. On est des copains, on ne se lâchera pas. Le carton rouge ? Il y est. C’est dommage pour lui et pour le club parce que c’est là qu’on prend le plus de pénalités. Ça nous a mis la tête au fond du seau. Malheureusement ça fait partie du jeu. J’espère pour lui que ça va le faire la semaine. Quand tu perds un derby, ça fait ch*** ! »
De son côté, le manager Parisien Gonzalo Quesada est résigné par cette nouvelle défaite. Extrait:
« L’ambiance est à la frustration quand on voit toutes ces fautes que l’on commet sans être sous pression, dans des situations où il ne se passe rien. Aucune équipe n’arrivait à rentrer dans les 22 mètres adverses. Il y avait deux bonnes défenses. Ils ont mené 12-0 sans rentrer dans nos 30 mètres. C’est ça la grosse différence. Heureusement, on finit à 12-6, mais il fallait tenir un peu plus le ballon. Ces fautes bêtes que l’on a commises sans pression, leur ont permis soit de nous renvoyer dans notre camp, soit de marquer des points. On voit tour le métier et l’expérience du Racing. La semaine dernière, ils avaient su exprimer tout leur talent (victoire 50-23 à l’Arena), là ils ont su exploiter tous les cadeaux qu’on leur faisait pour marquer des points.
D’autres erreurs et d’autres matches ratés font que notre confiance n’est pas au top. On le sentait venir donc on a fait tout ce qu’il fallait pour que ce manque de confiance ne joue trop contre nous. Quand tu es serein en défense, souvent sur un ballon à 50-50 en défense, tu ne rentres pas sur le côté ou tu ne mets pas les mains. Tu laisses l’adversaire avoir le ballon parce que tu sais que ta défense va faire le nécessaire. Quand tu te précipites un peu, c’est qu’inconsciemment, tu ne te fais pas confiance. Mais j’avoue qu’il n’y a pas que ça. Il nous manque beaucoup de joueurs d’expérience pour des gros matches de phase finale de Coupe d’Europe (Alo Emile, Laumape, Kremer, Waisea) où ces mecs peuvent transmettre leur sérénité. Et les mecs qui sont encore là pour transmettre ça commettent les plus grosses fautes. Donc, c’est dur pour l’équipe, parce que dans l’état d’esprit, l’envie et le caractère, on n’était pas trop loin.
Le carton rouge (Latu, 65e) ? La faute est partagée comme je l’ai dit aux joueurs. Je me suis excusé. Il y a eu un long débat. Il (Latu) a fait tout ce qu’il fait lors de ses derniers matches. Il n’y a pas de surprise. Après, c’est nous qui le mettons sur le terrain. On la sent venir, on se dit qu’il ne va pas le faire… C’est l’un des rares ballons que l’on a eu. Peut-être qu’on aurait pu le jouer autrement. C’est encore un manque de maîtrise. C’est frustrant. Je ne sais pas si nous avions de quoi battre le Racing aujourd’hui, mais sans ces cadeaux, je ne vois pas par où ils allaient nous faire mal. »