L’ancien manager du Rugby Club Toulonnais, Patrice Collazo s’est confié via Midi Olympique pour évoquer les phases finales de la Champions Cup qui débutent ce week-end.
Dans un premier temps, ce-dernier estime que la phase de poules a manqué d’éthique en raison des reports et des matches joués sur tapis vert.
Il le regrette. Extrait:
“Je ne dirai pas que la première phase a manqué d’intérêt mais d’éthique, du fait des reports, des matchs joués sur tapis vert… En attaquant les phases finales, avec un Covid toujours présent mais à l’impact moindre, on entre de plain-pied dans la compétition. Tout le monde va oublier ce qui s’est passé avant. D’autant plus que toutes les équipes françaises sont qualifiées, à l’exception de Castres, qui, pour le coup, avait disputé toutes ses rencontres et réalisé une belle campagne en perdant de peu à chaque fois. On part en plus sur un modèle inédit en aller-retour. Ça se faisait à une certaine époque en championnat de France mais c’est nouveau pour la Coupe d’Europe.”
Questionné sur la nouvelle formule des phases finales de la Champions Cup, l’ex-technicien du RCT évoque un piment supplémentaire et un casse-tête pour les entraineurs. Extrait:
“Ça va donner un piment supplémentaire aux confrontations, déjà. Et ça va amener un casse-tête pour les entraîneurs. Un bon casse-tête mais c’est quelque chose que l’on n’a pas l’habitude de maîtriser. Jouer deux fois le même adversaire sur deux semaines, ce n’est pas dans nos codes. Au-delà de la stratégie, la gestion d’effectif sur quinze jours sera unique et primordiale. Dans l’approche, il y a tout de même une différence entre ceux qui affrontent des Anglo-Saxons et ceux qui retrouvent des équipes de Top 14.”
Aussi, Patrice Collazo estime que l’équipe qui reçoit lors du match retour bénéficie d’un petit avantage. Extrait:
“Oui, c’est un avantage… à la condition d’avoir bien voyagé à l’aller. Il ne faut pas que le handicap soit trop grand. L’effet pervers de ce format, c’est que l’attention des joueurs peut se focaliser sur un écart à gérer ou à remonter. La parole des managers sera importante pour bien appréhender cela. Leur rôle sera fondamental. Après le premier match, personne ne va révolutionner son jeu mais il y aura des enseignements précieux à tirer, que ce soit dans l’approche et dans la stratégie, pour conserver ou inverser le rapport de force de la double confrontation.”
Dans la foulée, Patrice Collazo affirme que l’équipe qui perdra la double confrontation entre La Rochelle et Bordeaux-Bègles sera grandement impactée psychologiquement. Extrait:
“Ce qui est sûr, c’est que celui qui n’aura pas la qualification au bout sera marqué physiquement et psychologiquement. Ce sera dur de s’en relever. En plus, c’est une affiche particulière avec deux clubs qui sont rivaux depuis des années et qui prétendent désormais aux titres. Il y a une notion de derby, aussi. Sur la dernière rencontre, les Bordelais ont relevé le défi de la densité extrême de La Rochelle, chose qu’ils n’avaient pas faite lors de leurs dernières confrontations. Mais à quel prix ? Je pense que Bordeaux a d’autres arguments pour faire douter La Rochelle. Christophe Urios et son staff vont devoir trouver comment contourner ce bloc.”
Questionné sur le Stade-Toulousain, Patrice Collazo précise ne se faire aucun souci pour les hommes d’Ugo Mola. Extrait:
“Là, le Stade va changer de disquette. Les joueurs connaissent parfaitement ces échéances et ce 8e va les faire basculer sur les objectifs de fin de saison. À partir de là, le niveau de l’équipe va s’en faire ressentir. D’autant plus que les internationaux sortent d’une période euphorique. Les matchs de phases finales vont amener tout le monde à hausser le curseur. Il y a un statut à justifier, un titre à défendre. Quand il y a le goût du sang, on retrouve Toulouse.
Ça reste le prétendant le plus armé. Avec les habituels favoris, le Leinster, La Rochelle mais aussi Bordeaux, désormais, le Stade fait partie des candidats au titre.”