Ce dimanche matin, les Grandes Gueules du sports de RMC ont évoqué la pétition lancée par les supporters du Rugby Club Toulonnais contre le départ de Louis Carbonel vers Montpellier en fin de saison.
En tant que consultant, le manager de l’Union Bordeaux-Bègles, Christophe Urios a donné son avis sur cet épineux sujet.
Dans un premier temps, il estime que les supporters n’ont pas forcément le droit de donner leur avis sur la gestion de l’effectif d’un club. Cependant, il affirme que dans le cas de Louis Carbonel, l’affaire est différente.
Selon lui, Louis Carbonel n’avait pas forcément envie de quitter Toulon. Extrait:
“Est-ce que les supporters ont le droit de donner leur avis sur le cas de Carbonel ou sur un plan général ? Si c’est sur le plan Carbonel, évidemment que oui car c’est un enfant de Toulon et je ne suis pas sûr qu’il ait vraiment eu envie de partir. C’est une situation difficile à gérer. Maintenant, si la question est sur un ordre général : est-ce que les supporters ont leur mot à dire sur la gestion de l’effectif, je dis non, sinon on ne s’en sort pas ! Même si Toulon, au même niveau que Marseille, sont des villes très proches de la culture de leur club, avec un grand soutien et ça génère de la force et des fragilités, mais pour moi ce n’est pas possible car ils n’ont pas toutes les infos. Quand tu ne gardes pas un joueur, c’est peut-être un problème d’état d’esprit, un problème de JIFF, car c’est un problème de budget, ça peut aussi être parce que le mec veut absolument partir. Il y a tout un tas de choses qui rentrent en ligne de compte et que les supporters ne connaissent pas.”
Christophe Urios explique comprendre les supporters du RCT qui veulent voir leur ouvreur rester à Toulon car c’est un joueur qui fait partie de l’identité du club. Extrait:
“Je rejoins aussi le président Lemaître quand il dit qu’il n’y a pas que l’affect et le coeur qui parle. Si je dois répondre à la question de Louis Carbonel : forcément que je comprends les supporters. Je trouve qu’ils montrent de l’intérêt par rapport à leur club car ils se retrouvent dans ce jeune. Je dis souvent à mes joueurs que les gens viennent au stade car ils partagent et se retrouvent dans les émotions que les joueurs distribuent sur le terrain. Ils se retrouvent dans l’équipe, il y a une vraie identité. Et c’est vrai que le petit Louis Carbonel fait partie de cette identité Toulonnaise. C’est pour cela que les gens viennent au stade. Bien sûr que l’affect ça compte, évidemment ! Maintenant, si on est sur un plan général, comment les supporters peuvent-ils rentrer en ligne de compte quand tu construis ton effectif ? Bien sûr que non.”
Le manager de l’Union Bordeaux-Bègles ne le cache pas : pour lui, Toulon effectue une grave erreur en laissant filer Louis Carbonel à la concurrence. Extrait:
“A Toulon, le projet fait partie intégrante du projet de la ville. Là, tu touches à une icone et à une histoire. Les gens ont besoin de s’affilier à des figures et lui en fait partie. Pour moi, c’est une grave erreur de laisser partir Louis Carbonel car l’alternative derrière n’existe pas ! Tu ferais venir un joueur différent… Mais là, on a l’impression que tout a été subi. Il y a eu un problème d’ego car le joueur a ouvert sa gueule, mais à un moment donné il faut prendre un peu de recul et voir sur quoi tu veux construire ton projet.
Nous, à Bordeaux, on a le petit Matthieu Jalibert qui fait partie de ces jeunes incroyables. Avant de parler de tous les autres que ce soit dans le recrutement et les départs, on s’était dit qu’il fallait conserver Matthieu Jalibert car c’est l’étendard et c’est lui qui va être le projet du club. Ca ne veut pas dire qu’on lui laisse tout faire, mais on a besoin d’avoir cette identité forte car il est d’ici, il représente l’identité de Bordeaux et c’est un talent fou. Il n’y a pas beaucoup de monde sur le marché et on construit autour de lui.”
Pour rappel, la pétition contre le départ de Louis Carbonel totalise près de 3 800 signatures. Elle est à signer ici.