Régulièrement blessé ces dernières années, le trois-quarts centre de Clermont, Wesley Fofana a enfin pu effectuer son retour à la compétition, lui qui s’était blessé dès le début de la saison après avoir disputé un match avec l’ASM.
Malheureusement pour lui, ce retour à la compétition s’est soldé par une défaite à domicile contre Leicester à l’occasion d’un huitième de finale aller de Champions Cup (10-29).
Lors d’un entretien accordé au journal L’équipe, le joueur Auvergnat est revenu sur son retour à la compétition.
Il évoque beaucoup d’excitation de rejouer mais aussi la difficulté de reprendre sur un tel rythme, lors d’un match Européen. Extrait:
“Il y avait beaucoup d’excitation et de plaisir à retrouver les coéquipiers sur un match, le public, l’ambiance, cette énergie. Sportivement, c’est toujours délicat de revenir pour ce style de rencontre… Avec l’expérience que j’ai, je sais que ça va être dur physiquement, mentalement, dans la pression collective. Ce n’est pas forcément un cadeau, mais là il n’y avait pas le choix !”
Ce qui lui a surtout manqué ? Les plaquages. Extrait:
“Alors ça, je me suis rendu compte que ça m’avait énormément manqué ! J’avais envie et besoin de plaquer. Tellement, que je fais une erreur à un moment, en montant trop fort, parce que j’ai envie d’agresser l’ailier…”
Dans la foulée, Wesley Fofana explique les raisons de ses blessures. Extrait:
“Mon focus, c’est de pouvoir enchaîner les semaines sans que mes muscles lâchent. Ce qui m’a empêché de jouer pendant sept-huit mois, ce sont ces blessures aux mêmes endroits, ischios et adducteurs. Ça tourne entre les deux et sur chaque jambe ! Ce n’est jamais des gros trucs, mais c’est ça que j’essaie de gérer. La prépa d’été avait été impeccable, on était confiants, avec Jono.
Limite, je dirais que quand tu te fais une grosse blessure, il y a un côté plus clair : tu sais combien de temps tu es out et tu passes à autre chose. Mais quand ce sont ces blessures musculaires, notamment pour moi, qui en subis à ces endroits-là depuis que j’ai 15 ans, tu ne sais jamais. Chez moi, la barrière entre courbature, contracture et lésion va être vachement fine. C’est difficile de savoir quand tu vas y aller, quand tu ne peux pas y aller, pour les préparateurs physiques comme pour les kinés.”
Lorsque le journaliste lui rappelle que de nombreux observateurs le suspectent d’être un peu trop à l’écoute de ses sensations, Wesley Fofana réagit. Il explique notamment en avoir pris plein la gueule. Extrait:
“À Clermont on s’était demandé si c’était mental. Les examens ont pourtant montré à 90 % le contraire, qu’il y avait lésion. Au Japon, c’en était une qui a continué à saigner. Le staff en a douté. Mais j’ai toujours été vrai dans mes ressentis. Au final, je m’y suis fait retirer du sang de la cuisse. Et je me souviens encore de la tête du médecin de l’équipe de France quand il a vu ça !
J’en ai pris plein la gueule. Ce qui a été plus dur encore que de rater la Coupe du monde, ça a été d’être critiqué humainement. Tant qu’on me dit : “T’es nul sur le terrain, t’as raté ci, t’as pas fait ça”, quelque part, c’est le métier. Mais l’humain, le caractère, sur un truc comme ça… Je l’ai mal vécu et ça m’a fait mettre une grande distance avec les médias. Et j’y parlerai de moins en moins.”
Wesley Fofana a-t-il surinterprété une alerte ? Le joueur Clermontois répond que cela a été très rare. Extrait:
“Très très très rarement ! Ça ne se compte même pas sur une main, les fois où je n’avais pas de lésion. Des spécialistes avec qui j’ai discuté m’ont dit que mon corps et mon cerveau ont développé une sur-sensibilité pour les repérer.”
Le comble pour Wesley Fofana ? Il souhaite devenir kiné à l’issue de sa carrière sportive. Extrait:
“C’est rigolo, pour quelqu’un qui se blesse… J’ai deux ans de préformation, avant de pouvoir intégrer l’école de Vichy, à partir de septembre 2023. Ça m’a paru une évidence, parce que je suis passionné par le corps humain, et aussi parce qu’un kiné c’est important psychologiquement, pour son patient.”