Le président du Biarritz Olympique, Jean-Baptiste Aldigé a poussé un coup de gueule dans les colonnes du Midi Olympique.
On le sait : le club Basque retournera en Pro D2 dès cet été.
Le BO n’a pas longtemps espéré se maintenir en Top 14 lors de cette saison 2021 / 2022.
Il faut dire que les clubs promus en Top 14 partent avec beaucoup de retard sur leurs concurrents dans le secteur du recrutement. Et pour cause, ils doivent patienter jusqu’au dernier moment pour recruter des joueurs dans l’optique de jouer l’élite.
Jean-Baptiste Aldigé a expliqué les problématiques rencontrées par les promus. Extrait:
“Avant d’accéder au Top 14, nous avions toujours dit qu’il fallait constituer un « bloc équipe », c’est-à-dire 80 % de l’effectif qui, en cas de montée, ne bougerait pas : Lucas Peyresblanques, Mathieu Hirigoyen ou Johnny Dyer faisaient tous partie de ce bloc-là. Cet étage de la fusée constitué, on a alors bataillé pour le maintien. Mais… Mais vous croyez quoi ? Il n’y a plus personne sur le marché, en juin… Les Jiff qui restent, personne ne les a pris, soit parce qu’ils n’ont plus le niveau, soit parce qu’ils sont blessés…
Les étrangers ? On ne recrute pas les joueurs sur catalogue et en l’espace de trois jours ! Pour étudier et analyser le profil d’un joueur, notre cellule recrutement y passe parfois trois mois. Dire comme tout le monde que Maro Itoje et Dan Carter sont bons, c’est une chose. Dénicher quelqu’un que personne ou presque ne connaît, c’est autre chose. Avec Vincent Martin, Elliott Dixon et James Cronin, on ne s’en est d’ailleurs pas trop mal tiré, au final.”
Il souhaite réellement que la formule soit modifiée car, pour le moment, les phases finales de Pro D2 ce sont des larmes et du sang selon ses propos. Extrait:
“C’est quelque chose pour lequel je milite d’ailleurs depuis quatre ans. J’ai souvenir d’une époque où le premier montait directement ; ça avait permis au Lou ou au Racing de recruter en fonction et d’aborder le Top 14 dans de bonnes conditions.
Les phases finales de Pro D2, ce sont des larmes et du sang. C’est du business réalisé sur la misère humaine. En l’état, on envoie les clubs de Pro D2 à la boucherie. Si Biarritz s’était maintenu cette année, il aurait été relégué la saison suivante. C’est inéluctable. Plus que les phases finales, le rugby a besoin d’un maillage territorial fort, plus fort qu’il ne l’est aujourd’hui, où huit clubs se battent pour le titre.
Il faut permettre à de nouveaux clubs d’atteindre le plafond de masse salariale touché depuis fort longtemps par les huit gros et ainsi incarner de nouvelles forces. Aujourd’hui, avec le système actuel, le seul espoir de voir un nouveau club émerger, c’est qu’un milliardaire débarque et fasse des chèques…”
Pour conclure, Jean-Baptiste Aldigé explique ne pas comprendre pourquoi le président de la Ligue Nationale de Rugby, René Bouscatel ne fait pas le nécessaire rapidement. Extrait:
“Le changement de formule du Pro D2 faisait partie du programme de campagne de René Bouscatel. Pourquoi cela prend-il autant de temps ? Pourquoi n’y va-t-on pas dès demain ? Il suffirait pourtant d’une seule réunion du comité directeur pour faire passer la loi… Ça prendrait une heure, quoi… Et si vous voulez voir, demain, des clubs comme Biarritz, Aix-en-Provence, Oyonnax ou Bayonne se donner le droit de franchir un jour le fossé et de s’installer durablement en Top 14, comme l’a fait La Rochelle après de nombreuses tentatives, il faut accélérer la manœuvre.”