Il y a quelques semaines, l’information fuitait dans la presse : World Rugby songerait à modifier la règle du carton rouge.
Cette nouvelle règle permettrait à une équipe ayant écopé d’un carton rouge de pouvoir faire rentrer un nouveau joueur sur le terrain 20 minutes après l’exclusion du joueur.
Si le joueur exclu ne pourrait pas effectuer son retour sur la pelouse, en revanche, l’équipe concernée pourrait se retrouver à 15 après 20 minutes passées en infériorité numérique.
Le but est de ne pas sanctionner trop durement l’intégralité d’une équipe mais plutôt de sanctionner le joueur à l’origine d’une faute dangereuse.
Interrogé à ce sujet via Midi Olympique, le Directeur National de l’Arbitrage, Franck Maciello n’a pas manqué de donner son avis bien tranché. Extrait:
“Je ne suis pas franchement convaincu par cette nouvelle règle. C’est une réforme « tiède ». Si elle venait à être adoptée, elle créerait une sorte de troisième carton, le « orange », qui n’amènerait pas vraiment de réponse sur ce que l’on attend vraiment du carton rouge : la protection du joueur. Je rappelle que le but premier est de supprimer le jeu déloyal, qui n’a pas sa place sur un terrain de rugby et de sanctionner durement les joueurs et, par extension, les équipes qui s’en rendent coupables.
In fine, j’ai peur que cette règle assouplie banalise le jeu dangereux. Aujourd’hui, un rouge envoie quand même un signal fort en handicapant vraiment les équipes. On n’y pense pas encore en France ; le projet est testé dans l’hémisphère Sud et devra être validé par World Rugby quoi qu’il arrive.”
Le manager de Provence Rugby, Mauricio Reggiardo est du même avis. Extrait:
“Personnellement, je ne suis pas vraiment favorable à cette nouvelle règle. Je suis assez conservateur et je ne vois pas l’intérêt de changer. Un carton rouge est un fait de jeu qui peut être décisif pour la suite du match. Ce carton « orange » serait moins impactant. Il pénalise beaucoup plus l’individu que l’équipe qui se retrouve à quinze joueurs seulement vingt minutes après le carton. On perd de nuance dans l’échelle de la gravité des fautes puisque l’exclusion définitive n’existerait plus. En revanche, je pense que cette règle, dans un certain sens, protège les joueurs puisqu’en permettant aux équipes de rejouer à quinze contre quinze, les gars présents sur la pelouse dépenseront sans doute moins d’énergie pour boucher les trous.””