Le Castres Olympique s’apprête à jouer une demi-finale de Top 14 contre le Stade-Toulousain, ce vendredi soir à l’Allianz Riviera de Nice.
Lors d’un long entretien accordé au journal L’équipe, ce-dernier a exprimé son amour et sa passion pour le rugby.
Dans un premier temps, il rappelle que son papa continue d’entraîner à 78 ans. Extrait:
« Mon père, il a 78 ans, et il est manager général de Mielan-Mirande, un club de Fédérale 2. Il s’occupe de tout, même du recrutement… Le samedi, il va voir les cadets et les juniors, et le dimanche, l’équipe 2, puis la 1. Moi, à 78 ans, je me vois bien comme lui, à moins que je ne sois complètement écœuré par le rugby. »
Dans la foulée, Pierre-Henry Broncan raconte une excellente anecdote pour expliquer à quel point il ne peut pas se passer de rugby, même pendant les vacances.
Il indique notamment avoir supplié sa femme, alors qu’ils étaient en vacances, pour aller voir un match de rugby. Extrait:
« Il y a du plaisir, tous les jours, tout le temps. On parle de pression mais je ne changerai jamais. Je suis bien ici. Je n’aime pas les vacances. Il faut un terrain.
Une année, on est partis en dessous de Barcelone, et le deal, c’était une semaine sans téléphone. Au retour, on rentre en bagnole, on passe par Perpignan, et devant le stade Aimé-Giral, l’éclairage était allumé. Je demande à ma femme son portable, elle me le donne. Je regarde sur Internet, et je vois qu’il y a un match amical entre Toulouse et Perpignan. Je lui dis : “S’il te plaît, on y va…” Elle refuse. Je continue de regarder sur Internet, et là je vois qu’à Narbonne il y a un autre match entre Bayonne et Montpellier. Je l’ai suppliée. Elle a cédé. Elle est allée manger au Quick avec les gosses, et j’ai pu aller voir le match. »
Il explique passer tous ses dimanches sur un terrain de rugby. Extrait:
« Je passe tous mes dimanches sur un terrain quand on joue le samedi. À cause des enfants, je vis à Colomiers, mais stratégiquement, c’est une super place. Donc je vais voir un match amateur ou de jeunes. Je garde contact avec ce rugby. Et puis il y a toujours des gosses qui sont passés au travers. Et après, quand j’ai un moment de libre, j’ai un logiciel qui me permet de voir les matches du monde entier, notamment les Championnats de seconde zone. C’est comme ça que j’ai repéré Nick Champion De Crespigny, qui évoluait dans le Championnat universitaire australien… »
Son rêve ? Il n’en a pas, si ce n’est gagner, quel que soi le niveau de la compétition. Extrait:
« Je n’ai pas de rêve. Je suis pragmatique, je veux gagner, ici, ou ailleurs. Et que tu sois au Stade de France, ou à côté sur une pelouse de Saint-Denis à jouer une finale de Championnat de France, c’est pareil. Quand je prends une équipe, je suis ambitieux. Je n’aime pas le rugby loisir, je n’aime pas le 7, le toucher. Mon rugby, c’est le rugby à 15, mais pas le rugby des matches amicaux, le rugby de compétition…
Il en faut des convictions, et j’en ai, et c’est non négociable. La communication sur le terrain, c’est non négociable. Comme notre système offensif et défensif. Ça me convient et je ne veux pas qu’on change. Peut-être que ça pourra évoluer mais là on n’en est pas capables. On va rester comme ça, dans la structure du jeu. De toute façon, on n’invente rien, je veux un rugby qui gagne, capable de s’adapter à l’adversaire, à la météo et à l’arbitrage. »
Pour conclure, Pierre-Henry Broncan affirme ne pas avoir d’agent. Extrait:
« Même quand je suis parti à Bath (2018-2020), j’ai fait ça tout seul. J’en prendrai peut-être un jour. Le rugby, c’est mon histoire, je le vis pleinement. J’ai eu une enfance difficile. J’ai perdu, très jeune, ma mère et ma sœur dans deux accidents de voiture. Quand j’ai perdu ma sœur, j’ai vu ce qu’était un club famille, un club formateur, mon club de Lombez Samatan. Il n’y a pas de revanche. Et par le passé, j’ai connu des épopées avec d’autres équipes, d’un niveau plus faible. C’était autant de joie… »