Ce mercredi, le manager de Bordeaux-Bègles, Christophe Urios a accordé un long entretien à Rugbyrama pour effectuer le bilan de la saison effectuée par son équipe.
Ce-dernier avoue que l’ensemble du groupe a mal vécu l’élimination en demi-finale du championnat contre Montpellier.
Il fait son mea culpa et explique être le responsable de cet échec. Extrait:
“Nous avons fini la saison très déçus. C’est étonnant car le début a été marqué par une montée en puissance, mais les mois de novembre et de décembre n’ont pas été bons. Avec le Covid en plus, le confinement et les matchs reportés nous n’avons pas bien travaillé. On a ensuite traversé une période de blessures en février, mars, avril et nous n’avons pas su réenclencher la dynamique. Nous nous sommes retrouvés comme si on démarrait une autre saison, tant sur le plan physique que sur la cohésion et sur notre rugby. Au final, ça a donné une saison réussie, mais pas optimisée. J’en suis responsable, je n’ai pas su être inspirant.”
Par ailleurs, Christophe Urios rappelle que son groupe a lourdement été impacté par les blessures cette saison. Extrait:
“Nous nous sommes retrouvés à douze ou quinze à l’entraînement. Nous sommes allés à Clermont alors que nous avions vingt-deux absents. Je n’avais jamais vu autant de blessures en vingt ans. Et surtout, ces dernières années, nous en avions peu, six ou sept en moyenne par semaine. Il y a bien quelque chose qui n’ a pas marché, que nous avons mal fait ou qui a changé. Nous avons commencé à isoler certaines choses.”
Concernant les tensions qui ont pu exister entre lui et ses deux joueurs Matthieu Jalibert et Cameron Woki, Christophe Urios n’a pas voulu en faire de caisses. Extrait:
“Il y a eu des tensions, mais elles sont normales… Et c’est dommage que personne n’ait évoqué certains points. J’ai soulevé des choses, en pointant du doigt Mathieu et Cameron. J’aurais pu le faire avec d’autres. Je regrette qu’au lieu de s’occuper d’un problème entre mon groupe et moi, que certains médias ne fassent pas le point sur le niveau de jeu de Mathieu et Cameron. On a juste vu uniquement le problème entre Urios et Jalibert et Woki. Je comprends, mais était-ce le cœur du problème ? Je ne vais rien dire de plus car je me suis fait allumer pendant une semaine. Les observateurs se sont plutôt préoccupés de savoir si Urios avait perdu son vestiaire… Je regrette que personne n’ait analysé pourquoi j’avais fait ces déclarations.”
Christophe Urios a ensuite évoqué le non-match effectué par ses joueurs sur la pelouse de Perpignan, lors de la dernière journée du Top 14. Extrait:
“Je ne comprends pas pourquoi nous avons fait ce non-match à l’USAP. Ça reste ma plus grosse déception depuis que je suis à Bordeaux alors que nous avions les meilleurs sur le terrain. Après, il y a eu cet orage, je l’ai déclenché volontairement, c’était la seule façon de pouvoir réagir. J’en ai suffisamment parlé.”
Concernant la défaite contre Montpellier en demi-finale, il affirme que la victoire Montpelliéraine ne souffre d’aucune contestation. Extrait:
“Les meilleurs ont gagné, pas de problème, on s’est fait casser la gueule. Je n’ai pas de regrets. Mais regardez chaque joueur ce jour-là. Vous me direz s’il a joué à son meilleur niveau ; j’ai ma petite idée. Ça reste du gâchis quand on voit qu’il reste en lice Castres, Montpellier, UBB en demi-finale… Je ne suis pas sûr que ça se reproduira dans les quinze ans qui viennent… Je ne dis pas que nous ne sens pas champions avec un tableau plus dur… Mais cette saison, il y avait une vraie opportunité.”
Pour conclure, Christophe Urios estime qu’il manque des combattants au sein de son groupe et des joueurs ayant la culture de la gagne. Extrait:
“Nous ne faisons pas ce qu’on dit. Je dois travailler au leadership de l’équipe. On doit faire mieux. Le leadership n’est pas assez précis sur les onze mois de l’année. A la fin de saison, plusieurs joueurs se sont engagés : Max Lucu, François Trinh-Duc et Louis Picamoles mais deux sur trois ne seront plus là l’an prochain. Il nous manque des combattants dans cette équipe. Nous n’avons pas la culture de la gagne. Les joueurs comprennent-ils ce que ça veut dire ? En fait, ça devient philosophique, moi en fait, c’est surtout la défaite que je hais. Je déteste perdre. Il faut aussi savoir vivre avec l’inconfort de la pression de celui qui veut avancer. Et j’ai découvert que nous n’étions pas à l’aise avec l’inconfort. Les équipes de haut niveau savent vivre ces moments-là.”