Lundi, le président du Stade-Toulousain, Didier Lacroix était invité sur le plateau viàRugby.
Ce-dernier est revenu sur la saison du club de la Ville Rose.
Il explique que le Stade-Toulousain doit se montrer compétitif chaque saison. Extrait:
“Après un doublé, tout le monde voulait nous mettre sur une courbe d’invincibilité alors qu’on était totalement lucide sur la difficulté de la saison à venir. Il faut un Stade-Toulousain compétitif et qui rentre dans le dernier carré. Après, il y a des équipes qui peuvent être meilleures que nous ce jour-là, il y a des rebonds qui sont défavorables, des faits de jeu qui font qu’on ne peut jamais s’assurer d’être champion. Mais il faut être compétitif comme on l’a été.”
Dans la foulée, Didier Lacroix l’affirme presque avec humilité : les deux meilleurs matches de la saison ont été deux matches du Stade-Toulousain. Extrait:
“On vit une saison incroyable. Je suis ravi du titre de La Rochelle et jamais je n’aurais misé sur La Rochelle. Personne n’aurait misé sur La Rochelle en demi-finale. Il y a une bouillie de rugby entre le Racing et La Rochelle en demi-finale. Comment tu peux sortir un vainqueur de cette demie ? Pour autant, les Rochelais ont été combattants et conquérants durant la finale Européenne. On a vu cela toute la saison. Les deux meilleurs matches de l’année c’est Munster / Toulouse et Toulouse / La Rochelle en barrage, en terme de contenu, d’adversité et de combat. Pour autant, la semaine qui suit on manque d’essence dans le moteur. Le moteur est bien construit mais parfois, on manque de carburant.”
Il rappelle que Toulouse est le seul club du Top 14 à avoir effectué deux demi-finales cette saison (et à les avoir perdues). Extrait:
“48 heures après une défaite en demi-finale, il y a des regrets. Mais faire deux demi-finales, nous sommes le seul club à l’avoir fait cette saison. Ces matches ne se jouent à rien. Donc où sont les explications ? Le recrutement ? La fraicheur intellectuelle que l’on peut mettre suite à un doublé ? On a écarté cela tout de suite car Toulouse a gagné rapidement dans les compétitions avec un bon début de saison. On peut aussi parler de l’usure des internationaux, on peut dire qu’on a dû cravacher pour se qualifier, en Coupe d’Europe c’était encore pire. Tout ça fait dire qu’une saison se prépare dès les premiers matches. Le point supplémentaire qu’il y a à glaner sur tel ou tel terrain doit se calculer au cours de la saison. On échoue de peu mais on échoue sur deux demi-finales.
En début de saison, on se demandait comment faire mieux que la saison dernière. On nous demandait : qui peut vous battre ? Et personne n’a relayé ma réponse. J’avais dit : tout le monde. On a perdu légitimement contre le 13ème sur un super Perpignan qui nous prend de façon remarquable et sauve sa saison ce jour-là en battant le double champion. Tous les matches sont importants, toutes les décisions sont importantes. Alors on ne va pas se chercher des excuses. Les responsabilités sont chez nous. Mais il faut prendre en compte que la fraicheur que l’on parle, elle n’est pas que physique, c’est une usure avec des matches le dimanche qui sont plus compliqués à gérer, c’est un tout. Ce ne sont pas des excuses mais des éléments que l’on doit tenir compte pour préparer la saison de demain. Sur ce bilan, il faut être vigilant sur tout ce qui nous est arrivé cette année.”
Il explique ce qui a fait défaut à son équipe pour gagner cette demi-finale de Top 14 contre Castres. Extrait:
“J’ai revu cette demi-finale. On va en faire l’analyse mais d’évidence, on ne peut pas jouer un match éliminatoire en perdant deux joueurs pendant 10 minutes. On a réussi à se qualifier en huitième de coupe d’Europe en prenant un carton rouge dès la 10ème minute… Cette discipline nous a fait défaut contre Castres, une équipe très organisée et on a pris des points dans les mauvais moments, en fin de première mi-temps et en début de seconde période. On a forcément perdu face à une équipe plus opportuniste. Je ne pense pas que Castres avait plus d’appétit car il n’y a pas un joueur qui n’avait pas envie d’aller en finale, mais il manquait quelque chose et il faut aller le chercher.”
Pour conclure, Didier Lacroix rage toujours contre le report du match contre le Stade-Français Paris qui devait initialement se jouer le 26 décembre. Selon lui, ce report a anéanti la saison Toulousaine. Extrait:
“Romain Ntamack a été incroyablement au-dessus du lot. Alors oui, il y avait de la fatigue. Je vais parle et je vais donner du grain à moudre à ceux qui disent que je me cherche des excuses mais bien sûr que j’ai toujours en travers de la gorge ce match reporté contre le Stade-Français, le 26 décembre car on ne le rejoue pas dans des conditions similaires et que l’on était prêt à ce moment-là. On aurait tourné différemment à Clermont et on aurait enchaîné une saison dite de doublon de façon différente. Si ma grand-mère en avait, ce serait mon grand-père, c’est tout ! Il nous a manqué pleins de choses et il faut les trouver.”