Ce samedi matin, le XV de France défiera le Japon à l’occasion du premier test-match de la Tournée estivale des Bleus.
Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, le talonneur Français Peato Mauvaka a évoqué les conditions météorologiques très délicates avec de fortes chaleurs et un taux d’humidité très élevé. Extrait:
“C’est un vrai sauna. Et puis l’humidité ne te lâche jamais : tu montes deux marches d’escalier et tu as la peau qui colle… Du coup, je prends cinq douches par jour…”
Il explique comment les Bleus se sont préparés à cette chaleur, à Marcoussis avec une “salle environnementale”. Extrait:
“C’est une petite salle de muscu avec des vélos, des rameurs… Sauf que là, tu fais tes exercices dans un sauna. C’est très dur les dix premières minutes. Après, ton corps s’adapte.”
Dans la foulée, il indique se méfier énormément de cette équipe Japonaise. Extrait:
“Je les ai affrontés deux fois avec l’équipe de France des moins de 20 ans, il y a quelques années. Ils combattent comme des dingues, suivent le plan de jeu à la lettre et sur un terrain, sont un peu comme des robots. Nous, on a aussi un cadre de jeu mais on bifurque un peu, de temps en temps. C’est ça, le “French flair”. Et ça ne veut pas dire qu’on va jouer comme les Baa-baas… Franchement, il ne faut pas les prendre de haut. De ce que j’ai vu d’eux récemment, les Japonais sont vraiment difficiles à jouer, ils l’ont d’ailleurs prouvé contre l’Australie ou les Lions britanniques. Si on se voit trop beaux, ils vont casser notre jeu.
Ce sont les meilleurs. En mêlée, les mecs se lient comme des “Lego” : ils sont soudés, super bas et peuvent rester une heure comme ça. Honnêtement, je ne comprends pas qu’il n’y ait pas plus de piliers japonais en Top 14. En mêlée, ce sont des monstres.”
Questionné sur son poids, le joueur Toulousain indique en prendre rapidement, mais aussi le perdre rapidement. Extrait:
“Je prends vite du poids mais je le perds aussi rapidement. Les gens pensent souvent que je suis nonchalant mais je bosse ! Ugo Mola a mis deux ans à me connaître, à comprendre que sur le terrain, j’ai aussi besoin de sortir du cadre pour créer un truc. Faire la mêlée, puis la touche et encore la mêlée, ça ne m’amuse pas… Je ne suis pas fait pour la routine. J’aime casser les codes, dans la vie comme au rugby.”
Dans la foulée, Peato Mauvaka est questionné sur le décès de son papa, soudainement disparu. Extrait:
“Ce jour-là il a mangé un poisson, s’est mis à se gratter et a dit à ma mère qu’il avait mal. Elle a trouvé ça bizarre parce que papa est quelqu’un qui ne se plaignait jamais. Vous savez, on est très pudique chez nous… Quand on est un homme, on ne dit pas “je t’aime”, on ne dit pas qu’on souffre… (il coupe) Et puis, mon père est mort peu après. J’ai mis beaucoup de temps à l’accepter parce qu’il n’y avait pas eu d’autopsie ; parce que je ne savais pas exactement ce qu’il s’était passé ; parce que j’avais besoin de réponses que personne ne pouvait vraiment m’en donner…”
Il se remémore de son dernier échange avec son papa avant son décès. Extrait:
“C’était peu avant sa mort. On venait de jouer contre les Wasps et avec papa, avait parlé du match au téléphone. Puis il m’avait passé ma mère, qui m’avait dit qu’il n’était pas très bien, qu’il avait chaud, mal… Après ce coup de fil, je me suis rendu à un brunch, avec Rodrigue Neti. Très vite, mon téléphone s’est mis à vibrer. Quand j’ai répondu, mon frère m’a dit : “Papa est parti.” J’ai d’abord cru qu’il était parti à l’hôpital. Puis mon frère a fondu en larmes. Là, j’ai tout compris. C’était ouf…”
Peato Mauvaka avoue avoir traversé une période très délicate suite à la mort de son papa. Extrait:
“Je pense souvent à l’année qu’il a passée à mes côtés, à Toulouse. On a passé de chouettes moments, tous les deux. Puis le jour où j’ai vu que le pays et ses petits-enfants lui manquaient trop, je lui ai dit de rentrer à Nouméa. Vous savez, il était dingue de ses petits-enfants ; il était leur gros nounours. Alors, papa est rentré et peu après, il a perdu la vie. […] Ces dernières années, j’ai pensé à tout ça très souvent. Je me suis dit que s’il était resté un peu plus chez moi, il serait peut-être encore vivant aujourd’hui… Il m’a fallu du temps pour chasser ce genre d’idées noires…”