Le pilier droit du XV de France, Demba Bamba s’est confié lors d’un entretien accordé au Midi Olympique.
Le joueur du LOU Rugby explique comment il en est venu au rugby, lui qui faisait de nombreux sports dont notamment du judo et du handball.
Initialement, il devait rejoindre Bourgoin. Mais sa maman s’est opposé à ce transfert et c’est finalement du côté de Brive que Demba Bamba a évolué. Extrait:
“Je m’épanouissais dans le sport collectif et c’est au rugby que je franchissais le plus rapidement des paliers. Après le collège, je suis donc parti à Brive. J’avais 16 ans. À l’origine, je devais signer à Bourgoin mais ma mère n’a pas voulu. Elle ne voulait pas que je sois seul et vu que mon frère vivait à l’époque en Corrèze… Ça c’est fait comme ça, quoi…
Il a fallu que je me batte, pourtant, pour prouver à tout le monde que je faisais le bon choix. Mon entraîneur à Saint-Denis était contre. Il détestait que les gros clubs viennent chercher les joueurs aussi jeunes… Moi, je savais que pour réussir, je devais partir.”
Il ne cache pas que le déracinement a été délicat à vivre. Extrait:
“Oui, surtout qu’en raison d’un souci administratif, je n’ai pas beaucoup joué, la première année. Mon frère me mettait la pression, il disait que je n’évoluais pas. J’ai alors failli repartir en région parisienne, à cette époque-là. J’ai même fait des tests au Stade français. Mais ils étaient pas trop chauds pour me prendre. Ce n’est qu’après, quand j’ai eu ma petite chambre de quinze mètres carrés de Brive et que j’ai pu mener ma petite vie que tout a vraiment démarré. En crabos, j’ai même fini comme meilleur marqueur de l’équipe.”
Il précise qu’au début, il n’aimait vraiment pas jouer les mêlées fermées. Finalement, c’est désormais un secteur qu’il apprécie beaucoup. Extrait:
“Au départ, je n’aimais pas ça. J’ai commencé numéro 8 et j’adorais porter le ballon. À 18 ans, quand on m’a installé en première ligne, il m’a donc fallu du temps pour me faire à l’idée. Mais j’ai appris à aimer ça, au fil du temps…
En mêlée, tu as le pouvoir de marquer psychologiquement ton adversaire direct. Quand tu avances, le mec d’en face le vit comme une humiliation. Il baisse la tête, perd ses moyens : alors, il t’accroche le maillot, te branche un peu… Là, tu sais que tu as gagné ton duel. Mais tu sais aussi que tu peux perdre le suivant…”
Pour conclure, Demba Bamba affirme ne pas vouloir qu’on dise de lui qu’il est un éternel espoir. Il veut progresser et franchir un cap. Extrait:
“Quand j’ai débarqué à Lyon il y a deux ans, j’y suis arrivé en me disant que je serai la doublure de Francisco Gomez-Kodela. Un jour, Pierre Mignoni m’a pris dans son bureau en me disant qu’il n’acceptait pas ça de ma part. Il voulait que je sois un numéro 1 et que je me comporte comme tel. Ce fut un vrai déclic, pour moi.
Je ne veux pas que l’on dise de moi : « Bamba est un éternel espoir. C’est le mec qui n’a pas franchi le cap. » C’est hors de question. Je veux me battre et progresser, encore.”
Malheureusement, Demba Bamba n’a pas forcément marqué des points lors de cette Tournée au Japon.