L’entraîneur des trois-quarts de Montpellier, Jean-Baptiste Elissalde s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Libre pour évoquer cette nouvelle saison 2022 / 2023.
Dans un premier temps, il évoque le retour à l’entraînement de ses joueurs. Extrait:
« Les mecs sont contents de se revoir, dans la majorité plutôt bien physiquement, malgré les quelques soirées qu’ils ont pu faire. Et certainement des vacances qui ont dû être plus légères que les autres années. J’ai senti l’implication de tous. Il va falloir que, très vite, on rentre dans le vif du sujet parce qu’on est quand même en retard par rapport aux autres équipes.
On a 18 mois de vie commune, il n’y a pas beaucoup de nouveaux joueurs et on les a choisis en fonction du jeu que l’on veut faire. La seule inquiétude c’est comment on va gérer le fait d’avoir fait une belle saison l’année dernière et d’être attendu… »
Il est conscient que suite à son titre de champion de France, le MHR va être attendu cette saison. Extrait:
« Il est évident que ce ne sera plus une surprise. Ça va changer la façon dont on va être perçus mais c’est bien… »
Pour Elissalde, ce n’est pas un problème. Il indique que son équipe peut encore progresser et s’améliorer. Extrait:
« Ce groupe a eu la qualité de toujours s’accrocher et de vite apprendre. 17 mois de travail, 2 titres, c’est assez incroyable. Mais ça ne change rien à mon chemin dans ce que l’on veut faire sur le terrain. Je sais où je veux aller. On peut progresser encore et j’espère qu’on aura assez de qualité pour pouvoir jouer sur les deux tableaux (avec la Coupe d’Europe). On verra comment on aborde tout ça.
Il y aura des évolutions. Le jeu c’est quoi? Avoir une bonne conquête, bien défendre et gagner le terrain adversaire. Il va falloir faire très bien ce que l’on faisait bien et mieux ce que l’on faisait moins bien… Au fur et à mesure des années et des recrutements, on va construire une équipe qui correspondra à l’idéal de jeu que l’on souhaite. Être capable d’être intelligents aux quatre coins du terrain, de s’adapter sans perdre notre ADN. Il faut que les fondations soient encore plus solides et on pourra ajouter les décorations ensuite … »
Dans la foulée, Jean-Baptiste Elissalde explique ce qu’il attend des recrues. Extrait:
« D’abord leur appétit, leur jeunesse. .Beaucoup de liens, je pense à Léo Coly et Louis Carbonnel avec Arthur Vincent qui ont beaucoup joué ensemble (avec les U20), qui sont amis. C’est du lien dans l’effectif, dans la connivence, dans la connerie aussi… Ben Lam va nous apporter de la puissance qui nous a peut-être manqué la saison dernière. Ça va aussi pousser ses concurrents à ce poste-là à se bouger un peu plus. Il faudra aussi trouver nos leaders de vestiaire pour remplacer Fufu (Ouedraogo), Benoît (Paillaugue), Guilhem (Guirado) et Kélian (Galletier). Ils avaient un rôle important dans ce que nous, entraîneurs, on ne voit pas dans la vie du groupe. Mais on avait anticipé un peu l’an dernier. Et on espère avoir de bonnes surprises avec des recrues dont on a moins parlé et des jeunes que Joan Caudullo nous a préparés au centre de formation. Je veux aussi savoir si Paolo Garbisi peut jouer avec un autre numéro que le 10 dans le dos… La vie d’un groupe. »
Il ne manque pas de dire le plus grand bien d’un certain Louis Carbonel. Extrait:
« Louis Carbonel est un joueur assez complet. Je l’ai vu distribuer le jeu au pied, à la main, de manière très bonne. Léo Coly est très jeune mais il a beaucoup de vitesse, de mobilité, de puissance avec Lam. Le recrutement a été un peu plus accentué sur les lignes arrières cette année. C’est toujours mieux d’aller plus vite. Ce sera aussi au staff d’être malin dans nos compositions d’équipes, nos rotations, pour qu’il y ait une trentaine de joueurs capables d’être sur la feuille de match. Ce sont de bonnes prises de tête. »
Pour conclure, Jean-Baptiste Elissalde dévoile sa seule peur : que son groupe soit victime d’une décompression. Extrait:
« Ce dont j’ai peur c’est la décompression. C’est le seul danger qui nous guette. Être champion, c’est surtout avoir un comportement de champion. Un boxeur qui remet son titre en jeu, il se prépare pour le garder le plus possible. Ce sera très difficile. Mais c’est dans cet esprit-là que les mecs vont devoir se préparer. Le début de championnat, ça va piquer… Et il est possible qu’on fasse comme La Rochelle l’année dernière qui a eu du mal après deux finales. J’espère aussi qu’on jouera un peu mieux la coupe d’Europe. »