L’ailier international Français Teddy Thomas s’est longuement confié via RMC Sport pour évoquer sa décision de quitter le Racing 92 pour le Stade Rochelais.
Ce-dernier explique dans un premier temps sa décision de rejoindre le club Maritime. Extrait:
“J’avais à cœur de changer d’air. C’est un club qui fait partie du Top 6 depuis quatre à cinq ans. Mon envie de nouveauté m’a fait aller vers La Rochelle. J’ai beaucoup travaillé avec Ronan O’Gara au Racing et c’était aussi important pour moi de continuer à ses côtés.”
Il regrette de n’avoir gagné qu’un seul titre avec le Racing 92, à savoir le Bouclier de Brennus en 2016, contre Toulon, à Barcelone. Extrait:
“Avec l’effectif en place durant mes huit années, on aurait espéré avoir plus de titres. Malheureusement, on n’en n’a qu’un. C’est déjà bien, certains clubs en ont zéro… Maintenant, c’est derrière moi. Je souhaite tout le meilleur au Racing parce que j’y ai passé de superbes années. C’est grâce à eux que j’ai connu mes premières sélections avec l’équipe de France, ils m’ont énormément apporté. Le groupe est extra, l’encadrement sportif également.”
D’ailleurs, il estime ne pas avoi réellement remporter de titre puisqu’il n’a pas joué cette finale. Extrait:
“Beaucoup me disent que c’est important de le dire car c’est écrit sur mon CV mais je n’ai pas la prétention de dire que j’ai un titre. J’ai connu l’euphorie mais de façon un peu éloignée. Quand on n’est pas sur le terrain, on ne ressent pas les mêmes émotions. Bien sûr, on a fait la fête, on a bien rigolé, mais je n’avais pas les crampons à ce moment-là. Je ne peux pas dire que j’ai été champion.”
Questionné sur le titre Européen remporté par le Stade Rochelais, Teddy Thomas se dit heureux pour ses nouveaux coéquipiers. Extrait:
“J’étais content pour eux. En plus, j’étais invité au stade (Vélodrome, à Marseille). Après, mes ambitions pour venir à La Rochelle étaient de faire partie d’un groupe qui pouvait ramener le premier titre majeur dans cette ville. Ils m’ont devancé ! Tant mieux pour eux, ils le méritaient. Cela faisait deux années de suite qu’ils étaient en finale de la Champions Cup. Maintenant, ce que j’ai pu voir, c’est qu’ils ne se contentent pas uniquement de ce premier titre de champion d’Europe. Ils en veulent encore plus. C’est ça qui me donne envie. J’espère pouvoir les aider.
Est-ce qu’on préfère avoir le Brennus ou la coupe d’Europe ? (sourire). Ça, s’est propre à chacun. Je pense que La Rochelle peut avoir les ambitions d’avoir les deux titres. On va travailler pour cela.”
La plupart des médias font de Teddy Thomas la star du recrutement du Stade Rochelais. Mais l’international Français préfère faire profil bas. Extrait:
“Très sincèrement, je fais abstraction de ça. J’arrive sur la pointe des pieds. Encore plus dans un effectif champion d’Europe. La tâche est encore plus compliquée. On est nombreux à arriver, on est tous sur le même piédestal. On a des noms différents, des parcours différents. Quand t’es nouveau, tu observes, tu suis le mouvement, tu t’adaptes, tu écoutes. Si tu peux apporter des choses positives ou nouvelles au groupe, tu les apportes. Mais je ne me dis pas que j’arrive comme une star.
Après, c’est mon poste qui est lié à ça. Je suis ailier, je suis un finisseur et tu te dois de concrétiser les actions de tes coéquipiers, qui font un boulot encore plus important. J’ai le bon rôle. J’ai le mauvais rôle, aussi, parfois. Je ne suis pas une star, je suis un joueur parmi cet effectif XXL, comme vous l’avez dit.”
Dans la foulée, il concède n’avoir jamais réellement porté ses yeux sur La Rochelle. Extrait:
“Très sincèrement, je n’avais jamais trop porté mes yeux sur La Rochelle. Je ne vais pas mentir. À l’époque, j’étais focalisé énormément sur Biarritz parce que je suis né là-bas, j’ai toutes mes attaches là-bas. Quand j’ai décidé de quitter le BO, le Stade Rochelais n’était pas en Top 14, je n’avais pas de proposition de leur part, je souhaitais rester en Top 14. Mais plus les années passent, plus le club à grandi. J’ai pu côtoyer des joueurs passés par le Stade Rochelais comme Rémi Talès, avec qui j’ai énormément de liens. Il m’a toujours parlé de ce club et des années vécues ici. Il avait adoré. Je me suis un peu plus penché sur le Stade Rochelais. L’apport de certains internationaux et de stars a fait évoluer sa cote de popularité. Leur jeu a évolué, il est devenu de plus en plus attractif. Mes attentes étaient élevées et le club a répondu présent. Les joueurs qui ont rejoint l’effectif m’ont donné aussi envie de jouer à leurs côtés. C’est pour ça que j’ai choisi de rejoindre le Stade Rochelais. Et puis, tout est nouveau pour moi, je n’ai aucune attache ici. C’est ce que je cherchais.”
Pourquoi avoir choisi La Rochelle ? Pour le projet de jeu que souhaite mettre en place Ronan O’Gara. Extrait:
“Ce qui m’attire à La Rochelle et dans le projet de jeu qu’ils veulent mettre en place, c’est la continuité des choses. C’est bien de jouer. Le plus dur, c’est de rester sur le terrain. Ma carrière a souvent été en dents de scie. Des blessures, des contre-performances… J’arrive à un âge où j’ai envie de passer à autre chose, mettre un “step” supplémentaire. J’espère pouvoir trouver cette continuité dans cet effectif. Je me donnerai tous les moyens possibles pour évoluer tous les week-ends, si on me le permet. C’est à moi d’être le meilleur.”
Lorsque le journaliste lui demande s’il regrette certaines erreurs au cours de sa carrière, il répond par la négative. Extrait:
“Pas forcément des erreurs. Ça fait partie de ma vie, de ma carrière, de mon personnage. C’est ce qui m’a permis aussi d’apprendre. Je n’ai pas de regrets sur certaines choses que j’ai pu faire. On n’évolue pas tous à la même vitesse. Ou à la vitesse que les gens espèrent pour toi. Ma carrière a été faite de hauts et de bas. Mais il faut toujours ne retenir que le positif. Il y a toujours la place pour apprendre, c’est ce que j’essaye de faire.”
Pour conclure, Teddy Thomas évoque sa carrière internationale. Il l’affirme : c’est sa dernière chance de disputer une Coupe du monde. Extrait:
“Oui, c’est ma dernière chance… J’ai loupé deux coupes du Monde. Maintenant, il y a des étapes à ne pas brûler. D’abord, se fondre dans le moule de La Rochelle. Peut-être que plus tard, on pourra reparler de l’équipe de France mais, pour l’instant, ce n’est pas le sujet. Même si je n’étais pas du Tournoi des VI Nations gagné, ils m’ont quand même appelé. On a pu échanger. C’est cool.”