Il y a cinq ans, l’ouvreur de Perpignan, Jacques-Louis Potgieter annonçait être atteint d’une tumeur au cerveau.
Forcément, une nouvelle bataille commençait pour le joueur Sud-Africain, lequel a dû mettre brutalement un terme à sa carrière de rugbyman pour combattre la maladie.
Lors d’un long entretien accordé à France Bleu, ce-dernier a expliqué avoir intégré le staff de l’USAP.
Il est également revenu sur la manière dont cette tumeur a été découverte dans son cerveau.
À la suite d’un KO sur le terrain, les médecins remarquent que sa récupération ne se passe pas normalement. C’est lors d’un examen complémentaire que la sentence tombe et l’ouvreur sud-africain apprend qu’il souffre d’une tumeur au cerveau : un coup de massue sur lui et sur tout un club.
Lorsqu’il annonce publiquement être atteint d’une maladie, il affirme tout de suite vouloir rester au sein du groupe Perpignanais. Extrait:
“Je suis prêt à rester pour nettoyer le vestiaire, je veux rester avec ce groupe, ma famille ici c’est l’USAP.”
Toujours près du groupe, Jacques-Louis Potgieter a désormais intégré le groupe Catalan pour prendre en charge le jeu au pied.
Ce-dernier explique notamment comment il a trouvé la force de se battre contre la maladie. Extrait:
“Grâce à ma carrière, je me sentais fort dans ma tête donc j’ai su rebondir. Si je n’avais pas eu le mental, j’aurais sûrement continué à me lamenter et à me demander pourquoi moi ? J’ai juste inversé la question et je me suis dit, pourquoi pas ? Les mauvaises choses peuvent arriver à n’importe qui dans la vie et c’était le cas.”
En avril 2018, il subit une première intervention chirurgicale pour retirer la tumeur. La période est alors très délicate. Extrait:
“Pendant cette période, ma femme a fait 3.000 kilomètres. Il y avait mes trois enfants à garder et elle, elle venait à Montpellier sans cesse. Elle jouait le rôle de la mère et du père. Elle m’a apporté un soutien... Toute notre famille est en Afrique du sud. En France, il n’y avait que ma femme et moi avec nos trois enfants. On a vécu un mauvais moment mais aussi un bon moment finalement.”
Quelques semaines plus tard, il est contraint de se faire opérer en urgence cette fois-ci. Extrait:
“Il fallait me mettre des valves dans la tête et je me suis encore retrouvé en soins intensifs. C’était dur mais bon, il fallait le faire : je n’allais pas vivre avec une tumeur dans ma tête, je faisais confiance aux médecins, je n’avais pas le choix.”
Malgré ce combat féroce, des sujets très délicats ont été évoqués. Extrait:
“Un soir avec ma femme, on a dû parler de mon testament. Je ne savais pas ce qui pouvait se passer à ce moment-là, je ne savais pas si j’allais être handicapé, si j’allais pouvoir me lever. C’était une période dingue pour nous, tout se bousculait. C’était une histoire triste, c’était dur. Il y avait mes enfants aussi, ils ne comprenaient pas pourquoi tout ça arrivait à leur père et je ne pouvais pas leur répondre car je ne savais pas non plus.”
La rééducation a été longue mais elle a fini par payer. Extrait:
“Je ne pouvais plus parler, les mots ne sortaient plus de ma bouche, c’était terrible. Les médecins me disaient que ça allait revenir. Je n’ai pas pu parler pendant six mois et c’est revenu petit à petit. Je bégayais, les mots sortaient difficilement. C’était bizarre, mais il a fallu traverser cette période et le meilleur est arrivé après.
J’ai appris le respect, j’en avais énormément pour les gens qui étaient au centre avec moi. Des gens avaient perdu un bras, une jambe et ils devaient continuer leur vie comme ça. Et moi, je n’avais pas ça, moi c’était le cerveau et je pouvais totalement récupérer, ma vie allait pouvoir reprendre comme avant. Ça me donnait aussi de la confiance, je savais enfin que j’allais pouvoir redevenir comme avant.”
Il l’affirme : tout a changé pour lui depuis sa rééducation. Extrait:
“Ma manière de voir la vie n’était plus la même, la rééducation m’a changé. C’est le moment où je pouvais enfin reprendre ma vie en main. Un jour, je me regardais dans le miroir, j’avais grossi, j’avais pris 16 kilos, j’étais gros ! Je me suis dit, maintenant tu te bouges !”
Il remercie le président François Rivière de ne l’avoir jamais abandonné. Extrait:
“Quand j’étais à Montpellier, François Rivière et sa femme sont venus me voir. Ça, c’est déjà un grand truc. Imaginez, c’est un président qui vient voir un joueur qui ne peut plus jouer pour son club. Je savais que le rugby, c’était fini pour moi, mais François est venu me voir. Ça a touché mon cœur. Et plus tard, en 2019, il a commencé à me demander si je voulais rester en France et on a commencé à parler de mon avenir au club. On a en fait trouvé un accord à ce moment.“
Désormais, l’ancien ouvreur Catalan va mieux, mais il ne se considère pas encore comme guéri étant donné qu’il doit régulièrement passer des IRM de contrôle.