Lundi soir, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, après avoir réuni le matin même Bernard Laporte, président de la FFR, le CNOSF et Jacques Rivoal, président du GIP, le tout en concertation avec World Rugby, délivrait une réponse forte : la mise à pied à titre conservatoire avec effet immédiat de Claude Atcher, Directeur Général de France 2023.
Lors d’un entretien accordé au journal L’équipe, celle-ci a expliqué plus en détails ce qui l’a poussé à prendre une telle décision. Extrait:
« C’est d’abord et avant tout pour protéger la santé et la sécurité des salariés. Cette sérénité, on la leur devait, ils la méritent et ils en ont besoin pour faire du bon boulot. Ce rapport fait état, de la part du directeur général M. Claude Atcher, de pratiques managériales alarmantes altérant le fonctionnement de la structure, et de l’état de souffrance d’un certain nombre de collaborateurs.
Il y a un profond malaise social, une crise de confiance aiguë, la souffrance des salariés et donc les risques psychosociaux. J’ai jugé que nous devions agir et que nous devions agir très vite. Ce qui est capital, c’est la sécurité, la santé des salariés, de préserver l’alignement dans la gouvernance et d’aider les équipes à repartir du bon pied.
Ce que j’attends maintenant, c’est que les pratiques managériales qui ont été identifiées et que je qualifie d’alarmantes fassent l’objet par l’inspection du travail d’une qualification juridique, qu’on ait quelque chose qui soit étayé sur le plan juridique. C’est tout le sens de la démarche.
On a travaillé sur différents scénarios. On a pensé à un moment avoir une modalité de mise à l’écart qui soit prise d’un commun accord. Ce scénario n’a pas pu être activé.
Cette phase est compliquée pour les collaborateurs. Certains aujourd’hui, souffrent, ont peur, sont dans des situations de stress important. Cet état de souffrance de collaborateurs est quand même très préoccupant. Je prends très au sérieux ces risques psycho sociaux et je veux vraiment aider la structure à repartir de l’avant, reprendre confiance, aider les équipes sur l’organisation de certains de ces programmes stratégiques à vraiment avoir une mission d’appui à leur côté et aider le rebond de la structure.
Moi, je vous l’ai dit, ce qui est capital, c’est la sécurité, la santé des salariés, de préserver l’alignement dans la gouvernance et d’aider les équipes à repartir du bon pied. Je considère que cette solution atteint ces trois objectifs tout en étant très respectueux d’une part du travail qui sera rendu par l’inspection du travail et d’autre part des droits de la défense. La suite d’une mise à pied, c’est l’enclenchement d’une procédure disciplinaire avec des étapes qui permettront à l’intéressé de faire valoir sa propre perspective sur la situation. Je précise que nous avons transmis à Claude Atcher le rapport du comité d’éthique. »
Ce vendredi, à 8 heures, un conseil d’administration exceptionnel du GIP ratifiera la mise à pied. Il restera à attendre, courant septembre, la remise du rapport de l’inspection du travail qui qualifiera juridiquement la nature des procédures à venir (si c’est un licenciement, de quel ordre ? Si c’est un signalement via l’article 40 du code de procédure pénale, pour quels faits ?).