Le président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte, a affirmé jeudi “rejeter en bloc” les accusations de favoritisme et de conflits d’intérêts qui lui valent d’être jugé à Paris avec d’autres piliers de l’ovalie.
“Je rejette en bloc les accusations.” Ce jeudi, Bernard Laporte, l’homme fort du rugby tricolore, a livré ses premières explications devant le tribunal correctionnel, devant lequel il comparaît depuis mercredi avec quatre autres prévenus, dont l’homme d’affaires multimilliardaire Mohed Altrad.
“Je n’ai aucun conflit d’intérêts”, a aussi clamé celui qui dirige la FFR depuis décembre 2016. Jugé notamment pour corruption et trafic d’influence, M. Laporte est soupçonné d’avoir, en tant que président de la FFR et contre le versement de 180 000 euros, favorisé son ami M. Altrad en accordant à son groupe de BTP le premier contrat de sponsoring maillot de l’histoire du XV de France en 2017.
Il serait également illicitement intervenu pour alléger des sanctions infligées au club de Montpellier, propriété de M. Altrad. Face à la présidente du tribunal, l’ancien sélectionneur des Bleus s’est posé en dirigeant désintéressé, expliquant avoir renoncé en 2016 à entraîner un club du Top 14 pour prendre la présidence, bénévole, de la FFR pour redonner du lustre au rugby français.
“Le rugby reculait et était en échec”, a expliqué M. Laporte, incriminant la Ligue nationale de rugby qui avait, selon lui, “pris le pouvoir“. Il fallait notamment, a-t-il ajouté, “redonner des moyens” au rugby tricolore et redonner le “pouvoir aux clubs“.
“Voilà pourquoi j’ai quitté le monde professionnel, je dois tout au rugby et c’était le moment de s’engager“, a-t-il expliqué en assumant son souhait de trouver un sponsor maillot pour le XV de France afin d’en “redistribuer” les revenus au monde amateur.
Interrogé par la présidente sur son rôle en matière d’éthique, M. Laporte a toutefois été mis en difficulté quand il a reconnu n’avoir “jamais lu” la charte de déontologie du rugby français que la FFR a, statutairement, pour mission de faire respecter.