Le ministère public a prononcé mardi ses réquisitions lors du procès Laporte-Altrad, devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Parmi elles, le parquet a notamment appelé à interdire le président de la FFR “d’exercer toute fonction en lien avec le rugby” pendant deux ans.
Le réquisitoire du Parquet national financier (PNF) dans le procès Bernard Laporte-Mohed Altrad pourrait avoir de grosses conséquences judiciaires, mais aussi politico-sportives. En plus des trois années de prison, dont une ferme, requises mardi contre le président de la Fédération française de rugby (FFR) et celui du MHR, le parquet a notamment appelé le tribunal correctionnel à interdire, pendant deux ans, à Laporte “d’exercer toute fonction en lien avec le rugby, même bénévolement“.
Le procureur financier du PNF, François-Xavier Dulin, a demandé à ce que cette peine – tout comme les autres interdictions requises contre Laporte et Altrad – soient assorties de l’exécution provisoire, c’est-à-dire avec effet immédiat.
Laporte n’entend pas démissionner
Si le tribunal suit les réquisitions du parquet – une requête judiciaire qui ne devrait pas connaître d’épilogue avant plusieurs semaines –, le patron du rugby français devra donc quitter ses fonctions à la FFR. Même en cas de condamnation, Bernard Laporte, 58 ans, n’entend toutefois pas démissionner.
Ses avocats, Jean-Pierre Versini-Campinchi et Fanny Colin, l’avaient martelé en ouverture du procès le 7 septembre dernier. Indiquant qu’“une sanction ne pourrait intervenir qu’après une décision prononcée par la Cour de cassation, après épuisement des recours“. Elu à la tête de la Fédé en 2016 devant Pierre Camou et Alain Doucet, l’ex-sélectionneur des Bleus (2000-2007) et ex-secrétaire d’Etat chargé des Sports (2007-2009) ne briguera dans tous les cas pas de nouveau mandat à la tête de la FFR en 2024.
L’enquête ouverte en 2017 par le PNF, visant cinq prévenus – Bernard Laporte, président de la FFR, Mohed Altrad, président du club de Montpellier et premier soutien financier de la FFR, Serge Simon, vice-président de la FFR, Claude Atcher et Benoît Rover, co-gérants de la société Score XV à l’époque des faits –, a livré ses premières conclusions judiciaires ce mardi. Laporte est notamment jugé dans le cadre de soupçons d’un “pacte de corruption” noué avec Altrad en 2017.
Source : RMC Sport