Le troisième ligne Anglais de Montpellier, Zach Mercer a été désigné meilleur joueur de la saison 2021 / 2022 lors de la Nuit du Rugby.
Interrogé via L’équipe, ce-dernier a expliqué dans un premier temps pourquoi il porte toujours un casque bleu sur la tête lors des matches. Extrait:
“Je porte un casque bleu depuis que je suis môme, depuis mes débuts. Je n’ai pas souvenir d’avoir joué un match sans. Ce casque bleu est devenu ma marque de fabrique. J’en ai quatre flambant neufs à la maison. Ils attendent que je les inaugure.
Je ne sais plus si c’est mon père ou ma mère qui m’a mis ce casque en premier sur le crâne. En tout cas, j’ai continué à le porter. Maman ? Elle est agent immobilier, travaille en Écosse, là où j’ai grandi. Quand j’ai eu huit ans, mon père est devenu entraîneur de la défense des Glasgow Warriors. Toute la famille y a déménagé. Je suis le petit dernier, ma grande soeur est dentiste. Perso, j’ai un peu esquivé les études pour me lancer à corps perdu dans le rugby.”
Il concède que la confrontation directe n’est pas son point fort. Il a été obligé de développer d’autres qualités pour s’imposer. Extrait:
“La confrontation directe ? N’étant pas le plus monstrueux sur le terrain, il m’a fallu trouver d’autres stratégies pour m’imposer, apprendre à lire le jeu avec un temps d’avance, mieux le comprendre, améliorer mes courses et mes passes. Ça a plutôt bien fonctionné, on dirait. Cette récompense en est une confirmation. C’est un encouragement à poursuivre sur cette voie.”
Une chose est sûre : s’il peut jouer à tous les postes de la troisième ligne, il se voit surtout comme un numéro 8. Extrait:
“Je me vois surtout comme un numéro 8. Mais, si besoin, je peux jouer à tous les postes de la troisième ligne, là où l’on a besoin de moi. C’est un avantage énorme dans une équipe. Un coéquipier peut prendre un carton jaune ou être victime d’une commotion. Chaque joueur se doit de pouvoir s’adapter à un autre poste pour le bien commun. Si on me demandait de jouer à l’ouverture, j’espérerais pouvoir me débrouiller.”
Ce n’est plus un secret pour personne : Zach Mercer quittera Montpellier dès la fin de la saison actuelle afin de rejoindre le club Anglais de Gloucester.
Son objectif ? Être de nouveau sélectionnable avec le XV de la Rose pour disputer la Coupe du monde de 2023.
Il explique être toujours en contact avec le sélectionneur Eddie Jones. Mais pour l’heure, il ne sait absolument pas s’il sera retenu dans le squad Anglais pour disputer le Mondial. Extrait:
“Je parle avec Eddie de temps à autre. Et, bien que la communication soit bonne, comme j’évolue ici à Montpellier, il ne peut pas me sélectionner pour la tournée de novembre ou le Tournoi des Six Nations. Mais Eddie sait où je serai le 1er juillet 2023 (il a signé à Gloucester). Je serai alors disponible pour la Coupe du monde, s’il le souhaite. Là, je me concentre sur Montpellier, sans crispation. Eddie est un coach de classe mondiale. Il est intelligent et connaît ce jeu mieux que personne. Quelle que soit sa décision, ce sera pour aligner la meilleure équipe d’Angleterre possible. Que j’y sois ou pas, c’est secondaire. Je ne rentre pas en Angleterre uniquement pour la Coupe du monde. Avec mon épouse, on veut s’y installer, c’est une nouvelle étape de notre vie.
Eddie connaît bien le Top 14. Il sait que chaque week-end est équivalent à un test-match en terme d’engagement. En novembre, je jouerai avec les Barbarians Britanniques contre les All Blacks à Londres (au Tottenham Hotspur Stadium). Et puis, avant la Coupe du monde, il y aura des matches de préparation.”
Pour conclure, Zach Mercer explique ne pas du tout regretter d’avoir signé à Montpellier. Extrait:
“Aller à Montpellier est une des meilleures décisions que j’ai prises. Philippe Saint-André m’a contacté parce que Pierre-Henry Broncan lui avait parlé de moi. Il est aujourd’hui directeur du rugby à Castres, mais Pierre m’avait repéré quand il entraînait à Bath (Angleterre), où je jouais. Avec Emily, ma compagne, on appréhendait de venir s’installer en France. On était tout jeunes, on ne parlait pas votre langue. Il a fallu se décider en pleine crise du Covid. On ne savait même pas à quoi ressemblait Montpellier. Je suis un intuitif. Elle, elle est plutôt cérébrale. On s’est dit que c’était le bon moment pour partir. Je ne redoutais pas le côté rugbystique, mais plutôt l’inconnu, aller vivre à l’étranger, loin de nos familles. J’ai la chance d’avoir une compagne solide. À cause de la barrière de la langue, elle ne travaille pas. Enfin si, je rectifie, elle veille sur moi. Ce qui est un job à plein temps, comme veiller sur un môme (il rit aux éclats).”