L’entraineur des arrières du Stade-Toulousain, Clément Poitrenaud s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer la connexion entre trois joueurs Toulousains.
Le technicien du club de la Ville Rose parle d’Antoine Dupont, de Romain Ntamack et de Thomas Ramos qui enchaînent les matches avec Toulouse et qui ont donc créé un véritable sixième sens.
Ces trois joueurs se connaissent par coeur et ont tendance à se retrouver très facilement sur le terrain.
Clément Poitrenaud est heureux de voir que ces trois joueurs se trouvent aussi très bien sur le terrain avec le maillot du XV de France. Extrait:
“On a rapidement vu que leur complémentarité grandissait. Ils ont la même sensibilité, voient les mêmes choses au même moment, arrivent à se trouver assez facilement. Aussi car ils aiment jouer ensemble. Comme ce sont des garçons qui vont très vite, pas seulement dans les cannes mais surtout dans la tête, leur association permet de créer des situations favorables.
On aime que nos joueurs les plus techniques, capables de prendre des décisions, aient souvent le ballon entre les mains. On essaye, dans notre système, que ces trois-là l’aient régulièrement. Surtout, il est important qu’ils soient connectés selon les situations et puissent, à tour de rôle, prendre les initiatives sur le terrain.
Au-delà de partager des choses en match, ces trois garçons aiment profondément le rugby. Ils s’intéressent à la stratégie, aux lancements, connaissent les joueurs et équipes adverses, analysent les différents systèmes. Ce sont de vrais passionnés qui se retrouvent sur ce point. On n’hésite pas à les faire monter dans le bureau quand on veut tester de nouvelles choses. Antoine, Romain et Thomas sont typiquement capables de mettre le doigt sur des trucs auxquels on n’a pas pensé. Ils sont forces de proposition. J’échange avec eux au quotidien. Quand ils sont sur le terrain, ce sont eux qui mènent la danse. Il est donc important qu’ils adhèrent à ce qu’on leur propose. Et c’est bien de temps en temps de leur laisser la main sur ce qu’ils ont envie de faire. S’ils sont dictés par leur envie, ils sont du style à emmener les autres joueurs avec eux.
Suivant les blessures, les absences, les compétitions ou les adversaires, Romain peut jouer en 10 et Thomas en 15, ou Thom en 10 et Rom en 12, souligne le technicien. Toto Dupont évolue à la mêlée mais peut passer en 10, ce qu’il a fait sur des gros matchs, et même sur d’autres postes. Ils se retrouvent sur ce que nous cultivons au maximum, à savoir la capacité à se substituer sur le terrain. Eux peuvent changer de position aisément, en cours de match ou sur une action, sans que cela ne leur pose problème et sans que cela n’en pose dans notre organisation. Avec ces joueurs-là, c’est naturel.
Au-delà des systèmes, pour bien jouer ensemble, il faut bien connaître le mec qu’on a à côté, savoir comment il va réagir dans telle situation pour s’adapter au mieux. Certains garçons ne font jamais de offload. Si on le sait, pas de soucis, il vaut mieux aller directement au ruck. D’autres ont l’habitude de déclencher une passe au dernier moment, d’autres encore sont très forts dans les duels et peuvent faire jouer derrière. Avec le temps, Toto, Rom et Thom ont développé cet espèce de sixième sens. Ils se connaissent parfaitement, peuvent anticiper ce que va faire l’autre.
Plus tu joues avec un mec, plus tu connais ses réflexes. Toto sait que Romain peut déclencher, prendre un intervalle et faire le offload à l’intérieur. Romain avait deviné que Toto l’avait suivi. Et Thomas sait que Toto est toujours au soutien, qu’il faut le suivre car il peut toujours créer une brèche. Tous trois ont trouvé un bon équilibre au vu des qualités de chacun, dans l’intérêt de l’équipe.”