Le week-end dernier, le pilier gauche Reda Wardi a connu sa première sélection avec le XV de France : c’était contre l’Afrique du Sud.
Interrogé via L’équipe, ce-dernier est revenu sur ce choc remporté par les Bleus. Extrait:
“Il y avait pas mal d’intensité, de gros chocs. C’était vraiment un match (il ne termine pas sa phrase)… Contre les Sud-Africains, on le savait, on connaît leur style de jeu.”
Il évoque son entrée en jeu dès la 33ème minute de jeu après la blessure de Cyril Baille. Extrait:
“Le match est déjà rude, il y a de la casse. J’entre plus tôt que prévu, mais je n’ai pas vraiment le temps de réfléchir à ce moment-là. J’essaie de me concentrer sur mon rôle, surtout ne rien inventer. Je venais de passer à peine une semaine avec cette équipe, avec trois jours d’entraînement. Donc je me concentrais que ce que j’avais à faire. Focus sur la prochaine action, sans plus. Je suis entré sur une mêlée donc ça m’a mis direct dans le bain.
J’attendais ce moment-là depuis longtemps donc il faut y aller, peu importe le contexte, peu importe l’adversaire. Finalement, Cyril est resté un peu plus sur le terrain. C’est toujours embêtant de voir son coéquipier blessé. J’étais déçu pour lui, ce qui me faisait une raison de plus pour tout donner.”
Il confirme un écart de niveau entre le Top 14 et les matches internationaux. Extrait:
“Physiquement, il y a un écart mais ce n’est pas ce qui m’a marqué principalement. C’est plus dans le jeu que ça m’a marqué, il faut être encore plus pointilleux sur les détails, très précis dans chaque chose qu’on fait, chaque joueur a un rôle bien spécifique dans le système. Voir tout le monde jouer avec autant de précision et de maîtrise, ça m’a interpellé.
Honnêtement, je ne me sentais pas à l’aise comme sur un match de club où vous avez une expérience commune forte avec vos coéquipiers. C’est pour ça que je suis resté concentré sur mon rôle et sur des choses simples qu’il fallait bien faire.”
Lorsque le journaliste lui demande si cette victoire était aussi forte que le titre de champion d’Europe remporté avec La Rochelle contre le Leinster, Reda Wardi calme le jeu. Extrait:
“Houla ! Je ne pense pas que ce soit comparable. La Rochelle, c’était une joie collective incroyable, l’aboutissement de longues semaines de travail et de compétition. Là, il y avait aussi une part individuelle, une petite part de fierté de porter ce maillot bleu et de gagner avec.”
Il précise avoir plutôt bien géré son stress. Extrait:
“C’est vrai que c’était fort, dans ce stade magnifique, un public bouillant. Vous sentez l’engouement, l’ambiance, les gens qui vous poussent, tout un pays derrière vous quoi. J’ai plutôt bien géré tout ça, ça ne m’a pas déstabilisé, au contraire ça m’a apporté de l’énergie positive. Ma maman était en tribune, c’est la première personne à laquelle j’ai pensé en entrant sur le terrain. Il y a juste l’hymne qui est un moment particulier, vous sentez l’émotion qui monte. C’était ma première Marseillaise, je n’étais pas habitué, mais c’est là que vous vous rendez compte que vous y êtes. Donc c’est un mélange d’émotion et de joie qui monte. Surtout de la joie, je me dis : “ça y est, j’y suis !””