Les transferts s’annoncent chaud cet été.
En effet, à l’issue de la Coupe du monde de 2023, des joueurs étrangers de grand talent pourraient rejoindre le Top 14.
Interrogé via Midi Olympique, Miguel Fernandez a fait un point sur la situation.
Il explique dans un premier temps que les clubs commencent, à cette période de l’année, à se renseigner sur certains joueurs.
Il explique trois scénarios différents. Extrait:
“Ce sont surtout les médias qui font une chambre d’écho plus forte à ces mutations. Mais je n’ai pas le sentiment qu’il y ait plus de mouvements que les saisons précédentes. Maintenant, cette période de l’automne correspond à un premier point de passage pour les clubs. C’est vrai pour ceux d’entre eux où le manager est entré en fonction à l’intersaison, avec un effectif qu’il n’a pas choisi et où il procède à des ajustements pour l’année suivante. C’est vrai aussi pour un manager qui en est à sa deuxième saison, dans un club en phase de développement de son projet et qui cherche à nouveau des joueurs pour apporter de la plus-value. Et c’est encore vrai pour un manager en fin de cycle, qui juge le moment opportun pour remodeler son effectif. Enfin, c’est aussi la période où des joueurs, présents dans leur club depuis un moment, ont des envies d’ailleurs. Voilà les trois scénarios qui se présentent à l’automne.”
Il explique quels types de joueurs pourraient rejoindre le Top 14 à l’issue du Mondial. Extrait:
“D’abord, nous sommes en année pré-Coupe du monde et les clubs les plus ambitieux sont à la recherche de joueurs de classe internationale, qui ne se projettent pas dans leur pays au-delà du Mondial. Ce sont des joueurs de 28-29 ans. Ensuite, il y a effectivement un paramètre que personne n’avait vu venir : c’est la chute du marché anglais, avec une offre très forte. Les clubs ont donc plus de choix. Et comme il y a un léger déséquilibre entre l’offre et la demande qui est plus forte, mécaniquement il y a une baisse des masses salariales.”
Il détaille comment se déroulent les premiers contacts. Extrait:
“C’est assez simple : soit l’agent français est contacté par un joueur directement, soit par un confrère anglo-saxon pour lui trouver un point de chute en France. Mais neuf fois sur dix, je suis aussi mandaté par un club français pour me renseigner sur tel ou tel joueur évoluant en Angleterre. Ça fonctionne dans les deux sens. Les clubs nous font signer un mandat pour entrer en contact avec tel ou tel joueur car ils estiment que nous avons le réseau et les connexions qui le permettent. Au préalable, il y a évidemment une discussion sur le profil du joueur recherché.”
Il explique également pourquoi de nombreux joueurs risquent de débarquer en Top 14 à l’issue de la Coupe du monde. Extrait:
“Le Top 14 est sans doute le plus compétitif des championnats, le plus incertain dans sa résultante. Et puis, les bons résultats de l’équipe de France contribuent également à l’attractivité du Top 14. Sans parler des affluences dans les stades et des audiences télévisuelles qui sont plus importantes qu’ailleurs. Entre le plan sportif au plus haut et le plan économique moins bas que les autres, ça fait beaucoup de facteurs favorables.”
Pour conclure, Miguel Fernandez indique que certains tentent d’exercer illégalement le métier d’agent. Il tape du poing sur la table. Extrait:
“La dérive la plus flagrante, c’est l’exercice illégal du métier d’agent. Il faut bien savoir que pour devenir agent sportif, il y a un concours passer et à réussir. Et une obligation de formation continue, tout au long de sa carrière. Sans oublier le fait qu’un agent fournit chaque année à la FFR la liste complète de tous ses mandats et l’intégralité de sa comptabilité. C’est certainement l’un des métiers les plus surveillés.”