Dans un courrier visiblement adressé à un large panel allant de son entourage jusqu’à des décideurs et autres dirigeants, l’ancien directeur de la Coupe du monde 2023 en France sort du silence après son éviction du GIP. Claude Atcher se dit “victime d’un lynchage”, pointe une nouvelle gouvernance à la gestion “détériorée” et affirme une Coupe du monde finalement livrée au rabais.
Pour la première fois depuis de nombreuses semaines, l’ancien directeur de la Coupe du monde 2023 en France sort du silence. Dans un long courrier (que nous nous sommes procuré) adressé à un large panel de décideurs du rugby français, il évoque sa mise à l’écart de ses fonctions, le 11 octobre dernier après une enquête de l’inspection du travail pour des pratiques managériales alarmantes (propos de la ministre Amélie Oudéa-Castéa). A ce sujet, Atcher estime avoir été victime d’une cabale. “Je dénonce aujourd’hui haut et fort la multiplication d’enquêtes biaisées dont le but est en réalité étranger à la recherche de la vérité. […] J’ai été victime d’un lynchage médiatique dont j’interroge toujours les sources et motivations.”
“Une recrudescence de signalements à l’inspection et à la médecine du travail”
Passée cette dénonciation, Claude Atcher évoque une situation managériale interne au GIP #France2023 qui ne se serait pas améliorée. Pire, selon ses dires, elle aurait empiré. “Si la qualité de la gestion managériale au sein du GIP France 2023 depuis mon éviction n’a pas été questionnée, il semble pourtant que cette gestion se soit considérablement détériorée, ainsi qu’en témoigne une recrudescence de signalements à l’inspection et à la médecine du travail.”
Autre point évoqué et qui soulève de nombreuses interrogations, celle de la reprise de l’organisation de l’événement, majeur pour le sport français et le rugby mondial. Plus précisément ciblé : le fait que le GIP France 2023 aurait lancé un appel d’offres pour trouver une société extérieure capable de l’accompagner jusqu’à la livraison. Une démarche qui le conduit “légitimement à interroger ses compétences pour porter l’organisation de la Coupe du monde de rugby, et la livrer en respectant les objectifs d’excellence initiaux. […] Mon travail acharné des cinq dernières années a permis à la France d’acquérir le droit d’organiser la Coupe du monde de rugby. Un événement de cette ampleur se construit à force d’engagement, qui en l’espèce a quotidiennement été mis à l’épreuve par son lot de stress, de succès, de joies et parfois de déceptions.”
“J’ai toujours travaillé dans le respect des personnes”
Enfin, Claude Atcher se défend de toute pratique illégale à des fins d’intérêts personnels. Il dément également les accusations concernant ses pratiques managériales. “Je tiens à souligner que j’ai toujours œuvré dans les intérêts du GIP, en assumant l’ensemble des lourdes responsabilités qui m’ont été confiées, dans un souci constant d’amélioration des conditions de travail des salariés du GIP. J’ai toujours travaillé dans le respect des personnes, certes de manière directe et transparente.”