Claude Atcher, l’ancien directeur du Groupement d’intêrét public (GIP) France 2023 pour l’organisation de la Coupe du monde, est visé par une enquête préliminaire pour harcèlement moral diligentée par le parquet de Paris le 29 novembre dernier et conduite par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), révèle L’Equipe ce vendredi.
Le quotifien sportif publie des témoignages accablants émanant des divers rapports ayant conduit à sa révocation pour faute lourde le 10 octobre dernier après une mise à pied à titre conservatoire le 29 août.
Le rapport de l’inspection du travail pointe le fait qu’Atcher a refusé de recevoir ses agents de contrôle le 22 juin, fait qualifié d’« extrêmement rare » par ces derniers. Il est précisé que l’ex-DG de France 2023 a missionné François Guéant, le directeur juridique du GIP (fils de l’ancien secrétaire général du président Sarkozy) pour le remplacer. Et que celui-ci a entravé l’entretien entre Sophie Coste, la DRH, et les inspecteurs du travail.
« On l’appelle Poutine, Robespierre ou Caligula »
Outre le rapport rédigé par l’Inspection du travail et celui diligenté simultanément par le comité d’éthique à la demande du ministère des Sports, un document de 121 pages du cabinet de conseil ADDEO, missionné pour enquêter au sein du GIP, compile une centaine de témoignages relatifs au climat mortifère qui tenait lieu d’ambiance de travail au sein de France 2023.
Les déclarations des salariés sont accablantes pour Atcher. Il est fait état d’une « verticalité extrême, il est mégalomane ». « Il impose la terreur », dit un autre témoignage. « Physiquement, il impose, il domine. Verbalement, il crie, il hurle, il humilie en public devant les salariés en open space et crée une ambiance latente de violence », est-il rapporté. « Il a un comportement menaçant, il laisse le doute que ça peut en venir au physique ». « Entre les salariés, on l’appelle Poutine, Robespierre ou Caligula », dit encore un témoignage.
Plusieurs déclarations relatent d’authentiques souffrances : «Il m’a brûlé moralement, il m’a détruit » ; « Les gens pleurent dans les toilettes ». Ou encore: «J’avais une boule au ventre tous les jours, il m’appelait et me criait dessus. Il appelle à n’importe quelle heure. Il m’appelait le dimanche soir pour le lendemain. C’était pour m’humilier».