Yannick Bru s’est longuement confié via Sud-Ouest pour évoquer sa décision de s’engager en faveur de l’Union Bordeaux-Bègles pour les saisons à venir en tant que manager sportif.
Ce-dernier explique pourquoi cette offre provenant de l’UBB ne pouvait pas se refuser. Extrait:
“Je suis bien occupé. J’étais venu chez les Sharks pour me régénérer, pour changer ma façon de réfléchir. Cette sollicitation de l’UBB est arrivée. Elle ne pouvait pas se refuser. On commence très tôt ici. Je passe donc mes matinées jusqu’au milieu de l’après-midi avec les Sharks. Cela se calme vers 16 heures. Et les fins d’après-midi, je les passe sur les sujets qu’il y a à traiter sur le projet UBB. Avec beaucoup de discussions et d’échanges avec Laurent Marti et la cellule de recrutement. Avec certaines personnes qui feront partie du staff à l’avenir aussi, et d’autres qui sont déjà dans l’existant. Tout s’anticipe. En janvier-février se règlent des choses qui détermineront la performance de septembre prochain.”
Il affirme être en contact quotidiennement avec l’UBB et les techniciens en place pour préparer la saison à venir. Extrait:
“Il y a une cellule qui fait un travail remarquable avec Christophe Laussucq, Nicolas Zenoni et Laurent Marti lui-même qui est très investi. On échange beaucoup aussi avec les personnes qui nous rejoindront. Recruter, c’est un risque, c’est un challenge. C’est un boulot intéressant mais il ne faut pas se rater. Je l’ai appris à mes dépens lors de mes quatre années à Bayonne. Chaque erreur de casting peut devenir une grosse problématique. Pour les postes ciblés, l’idée générale est d’amener du punch et de la puissance au niveau des avants et du leadership. Aujourd’hui, sur la photo de l’équipe, on a une moyenne d’âge élevée, très expérimentée. Et derrière, on cherche du leadership car on anticipe que beaucoup de joueurs vont être mobilisés par l’équipe de France. En période internationale, on anticipe que l’on peut manquer d’expérience dans la prise de décision.”
Mais jusqu’à présent, Yannick Bru n’a pas pu s’investir à 200% sur ce projet avec l’UBB étant qu’il entraine actuellement les Sharks et qu’il a été amené à affronter Bordeaux-Bègles à deux reprises en champions Cup. Extrait:
“On était dans un scénario particulier avec cette double confrontation avec les Sharks. Cela me paraissait mal placé de rentrer en contact avec certains joueurs. Ils ont une actualité, un présent à gérer qui génère de la pression. Ils ont besoin d’être impliqués à fond. Si j’avais été en place, je n’aurais pas apprécié que ceux qui arrivent passent trop de temps à pomper de l’énergie aux joueurs. Je l’ai vécu l’an passé à Bayonne. J’étais celui qui partait. C’est rigolo, le rugby te fait souvent retomber dans des cycles que tu as vécus, dans des positions différentes. Donc je n’ai eu aucun joueur de l’UBB avant cette double confrontation. Mais la Champions Cup est terminée. Je pense que je vais être amené à discuter avec certains leaders de l’équipe mais je le ferai avec beaucoup de mesure par rapport aux échéances. Je n’ai pas voulu brusquer les choses et mettre les gens mal à l’aise.”
Il précise que cette double confrontation face à l’UBB lui a permis de voir le potentiel de sa future équipe. Extrait:
“Cette double confrontation m’a servi. J’ai une vision assez claire du potentiel, de l’état d’esprit, de l’environnement. D’autant qu’une de mes missions chez les Sharks, c’est d’analyser le jeu de l’adversaire. Cela m’a permis de travailler en profondeur sur Bordeaux. Il y a des choses que l’UBB fait très bien. Elle a de grosses qualités dans les duels. Elle possède des individualités de premier plan. Elle a une énergie, un caractère remarquable dans certains moments. C’est un socle important. Il y a des choses que je ferai différemment sur un plan rugbystique. Cela fait partie de la subjectivité de tous les entraîneurs.”
Pour conclure, Yannick Bru explique pourquoi il n’a pas pu se libérer avec effet immédiat. Extrait:
“Je ne souhaitais pas arriver de suite, déjà par respect vis-à-vis du staff en place qui fait du très bon travail depuis plusieurs années. Je n’aurais pas aimé qu’on me le fasse. Et prendre à bras-le-corps un projet aussi important que celui de l’UBB, il faut le faire dans de bonnes conditions, avec des gens qu’on a choisis, proprement. Le patron de l’UBB, c’est Laurent Marti. S’il m’avait dit, « c’est à prendre maintenant ou à laisser », je pense que j’aurais eu mal à la tête.”