L’ailier du Stade Rochelais, Teddy Thomas s’est longuement confié via Sud-Ouest pour évoquer sa carrière sportive.
Ce-dernier a dans un premier temps évoqué le match à venir contre le Racing 92 à l’Arena, son ancien club, samedi soir. Extrait:
« N’importe quelle personne dira que l’Arena c’est chiant mais nous, on y jouait tous les week-ends et j’y ai passé de très bons moments dans un climat idéal, avec une pelouse et un jeu qui vont super vite. Jacky Lorenzetti a investi pour nous mettre dans un cocon unique au monde dans le rugby, ça a été un réel kif de jouer là-bas. »
Dans la foulée, il rappelle que le rugby reste avant tout un jeu. Extrait:
« Souvent, on oublie que le rugby est un jeu avant d’être un métier, on prend l’habitude de banaliser ça par rapport aux aspects financiers, aux résultats qu’il faut absolument avoir. C’est aussi pour ça qu’on aime le professionnalisme, mais c’est sûr qu’à certains moments, on oublie que c’est uniquement un jeu et qu’il y a beaucoup plus grave dans la vie que de perdre un match, faire un en-avant ou manquer un essai. »
Questionné sur les critiques à son sujet concernant sa défense, Teddy Thomas répond à ses détracteurs. Extrait:
« Mon écart entre mon investissement en attaque et en défense est tel que les gens pensent que je suis une catastrophe dans ce secteur. Si c’était le cas, je pense que je ne jouerais plus à ce niveau. Vu mon physique, le fait que je marque des essais extravagants, les gens voudraient que j’inflige des cartouches tous les week-ends. Mais tant que je ne coûte pas deux essais à chaque match… »
Par ailleurs, Teddy Thomas ne cache pas avoir hâte de se retirer de cette lumière pour pouvoir faire ce qu’il veut quand il le veut sans être critiqué de manière permanente. Extrait:
“Il ne me tarde pas de prendre ma retraite, mais d’être retiré de cette lumière posée sur moi, d’être anonyme, de pouvoir faire ce dont j’ai envie à n’importe quel moment. Je ne sais pas pourquoi on me porte autant d’attention, positive ou négative, pourquoi on m’aime autant qu’on me déteste. Par exemple, je vais sourire à un ramasseur de balle, comme je le fais tout le temps parce que quand j’étais à leur place, c’était un kif de voir un pro me regarder dans les yeux ; il y aura des commentaires pour dire que je manque de respect, que je suis nonchalant. Non, je suis juste un mec qui kiffe sa vie…
Baisser les bras à chaque coup dur ou après chaque chose négative dite sur moi serait donner raison aux gens. Ça passe par des moments de doutes, de gros doutes, même. Le rugby est une passion avant d’être un métier et être amputé de ça remet beaucoup de choses en question mais je sais pour qui et pourquoi je joue. Si j’avais été seul, j’aurais arrêté depuis bon nombre d’années. Plus d’une fois, j’ai eu envie de le faire. Mais mon entourage est de qualité, aimant, ne me veut que du positif. Il m’accompagne dans ces moments compliqués car quand tu ne joues pas, quand tu es sportif de haut niveau, tu ne sers pas à grand-chose. Et je me retirerai quand j’en aurais envie.”
Pour conclure, Teddy Thomas explique avoir signé à La Rochelle notamment pour son public, une ferveur qui n’existe pas du côté de Paris. Extrait:
« À Paris, malheureusement, le rugby ne prend pas trop. Je voulais retrouver de l’effervescence, ce que j’avais connu à Biarritz… c’est un kif de jouer dans un stade plein tous les week-ends, qu’il vente ou qu’il pleuve comme contre l’Ulster, ou qu’il fasse beau, complète le Basque. Ça a énormément fait pencher la balance dans mon choix car j’aime transmettre des émotions aux gens, les faire kiffer et je savais que j’allais trouver un public qui allait répondre présent. Ça fait vraiment la différence. Je n’ai jamais vu ça, même si je n’ai évolué que dans deux clubs avant, c’est incroyable. Chaque week-end est un plaisir. À nous de les rendre fiers, de leur rendre ce qu’ils nous donnent. »