L’arrière international Français Hugo Bonneval a disputé son dernier match de rugby le 20 février 2021. C’était avec la Section Paloise contre le Rugby Club Toulonnais.
Depuis, l’ancien joueur du Stade-Français Paris passé également par le Rugby Club Toulonnais a mis un terme à sa carrière.
Interrogé via L’équipe ce mercredi, Hugo Bonneval se remémore de son dernier match disputé avec Pau, contre Toulon.
Il raconte comment un médecin lui a annoncé subitement que sa carrière était terminée. Extrait:
“Ce jour-là, j’entre à la 70e minute et je ressors trois minutes plus tard. J’ai trop mal. Mentalement, je craque. Je me dis que c’est sans fin. Je n’ai plus de plaisir. Je tente une nouvelle arthroscopie, la cinquième, afin de nettoyer encore mon genou. Pour tenter de jouer une saison supplémentaire. Sauf que le chirurgien se rend compte que dans mon cartilage, sous ma rotule, j’ai un trou de la taille d’une pièce de deux euros. Il me faut une “mosaïque reconstructrice”.
Pour faire simple, il faut percer le cartilage, faire saigner le genou pour qu’ensuite, en coagulant, le sang bouche les trous… J’en reprends pour trois mois. Je suis en arrêt de travail. L’évolution n’est pas positive. Mon arrêt de travail est prolongé jusqu’au jour où je suis convoqué par un médecin expert de l’assurance maladie, fin 2021. Je m’y rends avec une petite valise de voyage dans laquelle j’ai tout mon dossier médical depuis 2014… (il sourit). Il n’a regardé que mes derniers examens. Quand il a vu que j’avais subi une mosaïque reconstructrice, il m’a dit : “C’est fini !” La pratique professionnelle du rugby m’est interdite. Il va demander un retrait de licence.”
Il concède que la décision a été très difficile à digérer. Extrait:
“La sensation est terrible. Ce qui est horrible, c’est d’apprendre cette nouvelle par un médecin que je n’avais jamais vu de ma vie. Si Alexis Savigny, que j’ai connu à 15 ans au Stade Français, m’avait dit : “Hugo, stop !”, ça aurait été tout aussi choquant, mais je l’aurais sans doute mieux accepté. Là, le médecin me dit : “Votre genou est mort. Il faut arrêter les dégâts sinon vous finirez avec une prothèse.” Au fond de moi, il y a une forme de soulagement quand même. Ma douleur est reconnue. Je n’ai pas menti. Ensuite, pendant un an, je suis entré dans un processus administratif pour faire reconnaître mon inaptitude à la pratique du rugby. C’est désormais officiel.”
Une chose est sûre : il a tout donné et ne pouvait pas aller plus loin. Extrait:
“Je sais que je suis allé au bout du bout. Je n’en ai pas parlé, mais j’ai aussi des soucis à une hanche, à l’épaule gauche. Mon corps a souffert. Savoir que je n’ai plus la capacité de jouer au niveau qui était le mien m’aide à mieux accepter cette sentence. Je tiens à souligner qu’aucun docteur ou entraîneur, au Stade Français, à Toulon, à Pau ou en équipe de France ne m’a jamais forcé à jouer ou à me faire piquer. C’était à chaque fois ma décision.”
Pour conclure, Hugo Bonneval avoue être soulagé. Extrait:
“Je rentrais à la maison, j’étais exécrable. Sortir en famille, faire un tour de poussette, j’avais mal. Me mettre accroupi pour donner le bain aux enfants, impossible aussi. J’avais juste envie de me foutre dans une poubelle de glace et de ne parler à personne ! Aujourd’hui, c’est un poids en moins. Je revis.”