Le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola s’est confié via L’équipe pour évoquer les phases finales de la Champions Cup et du Top 14.
Il l’affirme : les attentes sont élevées au Stade-Toulousain;
Il explique comment Toulouse se prépare pour cette dernière ligne droite. Extrait:
“Les attentes sont élevées au Stade Toulousain. Nous avons envie d’aller loin. Mais l’équation s’est compliquée avec l’arrivée des formations sud-africaines qui bénéficient d’une préparation digne de ce nom. Après, sportivement, c’est très intéressant, enrichissant d’affronter une équipe comme les Bulls. C’est une autre façon de penser et de jouer au rugby. C’est un défi très excitant. En revanche, traditionnellement, c’est un peu gênant. Je considère qu’on dispute une nouvelle compétition. La Coupe d’Europe n’existe plus.
Nous réfléchissons surtout à comment se préparer au mieux pour cette échéance. Ce n’est pas anodin si nous avons pris la décision d’organiser un week-end de cohésion à Paris en marge du dernier match du Tournoi entre la France et le pays de Galles (41-28, le 18 mars) alors que nous avions un week-end de libre. Nous avions tous envie de passer du temps en famille. Mais nous devions aussi nous resserrer avant cette dernière ligne droite.
La préparation de ce huitième de finale a commencé pendant les doublons. Nous avons fait des paris, des choix, sur la partie physique notamment, quitte à avoir quelques contre-performances. Puis cela s’est poursuivi au Stade de France. Observer les Bleus doit servir à d’autres pour aller chercher eux aussi leur sélection, voir le niveau d’exigence, de performance. J’espère qu’on sera prêts, surtout au Stadium de Toulouse. C’est le moment de bien lancer notre fin de saison.”
Dans la foulée, Ugo Mola explique comment le Stade-Toulousain a effectué pour gérer à la perfection la période des doublons. Extrait:
“C’est vrai que nous étions passés de la seconde à la septième place la saison dernière. Ce n’était pas anodin. Nous nous étions rendus ultra-dépendants des joueurs manquants. C’est toujours le cas puisqu’il s’agit de nos meilleurs joueurs. Mais aujourd’hui, le niveau général de notre équipe est supérieur. C’est ce que révèle la dernière période de doublons. Je remarque également que les années à succès sont souvent celles où les périodes de doublons se passent bien.
Cette année, c’est même au-delà des objectifs puisque nous sommes passés de +3 à +11 vis-à-vis du second (+6 désormais, l’entretien ayant été réalisé avant la 21e journée). C’est lié aux blessures, nous avons été un peu plus épargnés. Il y a aussi une forme de maturité du groupe. Ceux qui n’ont pas performé l’an dernier ont appris, comme notre staff dans notre mode de fonctionnement et de management. Puis nous avions beaucoup anticipé les choses : sur la fraîcheur, ou en donnant du temps de jeu aux postes clés à certains susceptibles de jouer pendant ces périodes. Enfin, l’étude du calendrier des oppositions reste la base de la réussite d’une saison. Certaines équipes ont plus de chances que d’autres…
Mais ce qui a fait la différence, peut-être, c’est qu’avant, on se mettait une forte pression de résultats, mais aussi de jeu sur ces périodes de doublons. On a arrêté d’essayer de faire du Stade Toulousain en mode Canada Dry ! En réalité, on faisait du faux Stade Toulousain. Cette année, on a joué avec nos qualités du moment. Mais on a joué juste et beaucoup de joueurs ont pris de la place.”
Par ailleurs, il refuse de parler “d’objectifs” comme le font la majorité des clubs du Top 14 en début de saison. Extrait:
“Tout au long de la saison, ce mot objectif est balancé à tour de bras pour savoir si telle ou telle équipe est dans les clous. On ne fonctionne pas comme ça. Par exemple, en début de saison, on n’affiche pas l’objectif de rester invaincus à la maison. C’est le meilleur moyen que la symbolique fixée te pète à la gueule le jour où elle n’est pas respectée.
En revanche, ce qu’on demande toujours, au regard de notre passé, de notre effectif, au regard d’une multitude de paramètres, c’est de jouer les premiers rôles. Oui, nous avons l’envie de terminer à l’une des deux premières places. Une qualification directe en demi-finales te permet de gagner en confort et en fraîcheur. Sans doute ce qui nous a manqué l’an dernier (éliminations en demi-finales du Top 14 et de la Coupe d’Europe face au Leinster). Mais au-delà d’un échec, on aura manqué quelque chose.”
Pour conclure, Ugo Mola réfute une crise à Toulouse en cas d’une deuxième saison sans titre. Extrait:
“J’ai passé mes trois premières saisons sans titre ! J’ai déjà ramassé (rires) ! Beaucoup ne vont pas me croire, mais ce n’est pas notre moteur. Nous souhaitons continuer à évoluer, progresser. Le pire ici est surtout d’avoir une équipe incroyable, mais d’être une équipe ordinaire. Au Stade Toulousain, nous avons envie de gagner des titres, toujours, tout le temps. J’aimerais bien en glaner un tous les deux ans. Tout ce qu’on met en place est destiné à nous permettre d’être l’équipe qu’on rêve d’être dans les moments qui comptent, à savoir les phases finales.”