Les franchises Sud-Africaines ont quitté le Super Rugby.
En parallèle, elles ont intégré la Champions Cup et la Challenge Cup.
Interrogé via L’équipe, le manager des Bulls, Jake White a tenu des mots forts sur le départ des franchises Sud-Africaines du Super Rugby.
Il l’affirme, le nouveau format du Super Rugby ne passionnait plus les supporters. Extrait:
“Surtout, le Super Rugby, pour nous, c’était fini. Il avait changé si souvent, avec toujours plus d’équipes – Super 6, Super 8, Super 14, etc. – qu’il ne passionnait plus le public. C’était plus difficile pour nous, les Sud-Africains, de jouer si loin, partir quatre semaines en tournée. C’était plus dur pour les joueurs. Donc, c’était le moment de changer.
La question de savoir si basculer vers l’Europe est une bonne chose, c’est un autre débat ! On perdait beaucoup de joueurs qui partaient dans l’hémisphère Nord, en Angleterre, en France… Là, jouer l’URC et la Coupe des champions, ça nous permet d’en garder plus. On ne peut pas rivaliser avec la livre anglaise ou l’euro, mais on peut rendre leur vie plus facile, avec moins de voyages. Donc c’était la bonne décision, au bon moment.”
Il concède cependant que les joueurs et les supporters n’ont pas encore adhéré à ce changement radical. Il explique pourqoi. Extrait:
“Ça viendra sûrement. Mais c’est encore neuf pour eux. C’est pareil parmi notre public. Ils vont nous demander pourquoi on joue la Coupe des champions maintenant, en plein milieu de la saison. Ils ne sont pas encore habitués à ce fonctionnement de l’hémisphère Nord. Et n’oubliez pas qu’en ce moment chez nous, c’est la Currie Cup (le Championnat local) ! Demain (aujourd’hui), on y affronte les Griffons ! Alors les supporters ne sont plus très sûrs de comment ça marche… Ça avait fait la même chose au début du Super Rugby.”
Pour conclure, Jake White indique que les franchises Sud-Africaines ne pourront jamais rivaliser les clubs Européens sur l’aspect financier. Extrait:
“Pas encore, non plus. On ne rattrapera jamais ce retard. Même si on nous disait qu’on n’a pas de salary-cap. Nous, nous avons de la chance, nous avons deux propriétaires très riches, Johann Rupert (PDG du groupe Richmont, 147e fortune mondiale selon Bloomberg) et Patrice Motsepe (par ailleurs président de la Confédération africaine de football). Ils pourraient investir plus que bien des propriétaires ! Mais même avec ça, on ne serait pas au niveau des plus grands clubs français, qui peuvent avoir derrière eux des Airbus, Michelin ou autres. Ça ira quand même mieux, mais il faut attendre, parce qu’on a dû payer pour être acceptés dans l’URC. Nous ne sommes pas encore actionnaires. Sur le long terme, quand on le sera, cet argent va nous aider.”