Le jeune ailier du LOU Rugby, Ethan Dumortier s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer son Tournoi des Six-Nations avec les Bleus.
Il affirme être rapidement revenu sur terre la semaine dernière, en réintégrant le groupe Lyonnais. Extrait:
“Dès lundi dernier, j’étais de retour à l’entraînement avec le groupe, il a fallu vite basculer de Paris à Lyon et laisser passer ses émotions. Cela m’a vite remis les pieds sur terre, d’autant plus après le match du week-end dernier.
Mon objectif reste concentré sur ce que je faisais avant de partir. Je ne suis pas devenu quelqu’un d’autre, loin de là. J’avais déjà de gros objectifs et de grosses ambitions avec le Lou avant l’équipe de France, rien n’a changé par rapport à ça. La seule chose, c’est que je veux désormais utiliser tout ce que j’ai appris en équipe de France pour rehausser mon niveau individuellement et apporter encore plus à mon club. Je ne suis pas devenu quelqu’un d’autre en deux mois, au contraire, je pense être toujours disponible pour tout le monde, notamment pour nos supporters.”
Il se rappelle lorsque William Servat l’a appelé pour lui annoncer la bonne nouvelle concernant son intégration au sein du groupe France. Extrait:
“La première fois, en novembre, c’est William Servat qui m’avait appelé pour m’annoncer que j’étais retenu dans le groupe élargi, ce qui était déjà une grande fierté. Pour le Tournoi, en revanche, j’ai reçu un coup de fil de Fabien Galthié. Je m’en souviens bien, c’était à la sortie d’un entraînement avec le Lou…”
Pour sa première avec le groupe France, Ethan Dumortier a été bizuté. Et ce-dernier a été malin : il a décidé de se moquer ouvertement du staff Tricolore avec un Powerpoint. Il raconte. Extrait:
“Avec le XV de France, on doit réaliser une présentation, jouer un sketch ou chanter une chanson devant l’ensemble des joueurs et du staff. Ça peut être aussi un tour de magie un peu bidon, n’importe quoi… En ce qui me concerne, j’ai effectué une présentation Powerpoint avec des vidéos plutôt rigolotes du staff pour me moquer un peu d’eux ! Au départ je n’osais pas trop, et puis je me suis lancé. J’avoue que c’était un poil risqué, quand même (rires)…”
Il se rappelle bien évidemment de sa première Marseillaise. Extrait:
“La première Marseillaise, c’est vraiment spécial. Tout ce qui peut se passer sur un terrain, c’est quelque chose que je connais. Mais pour tout ce qui était de l’extra-sportif, c’était très particulier : le couloir avant un match international, le moment des hymnes… Pour moi, c’était un saut dans l’inconnu.”
Aussi, Ethan Dumortier ne cache pas avoir eu une petite appréhension pour sa première. Extrait:
“J’ai eu cette appréhension en novembre quand je suis monté pour les aider à préparer la tournée. Mes seules connaissances à l’époque, c’étaient les joueurs lyonnais, il avait fallu que je découvre un groupe dont je ne connaissais les joueurs qu’à travers la télévision. Mais justement, cette période de novembre m’a permis d’arriver beaucoup plus serein au Tournoi. Je n’étais pas dans le flou total, j’avais quelques repères et cela m’a permis de m’intégrer plus rapidement. Malgré tout, avant le premier match en Italie, en regardant les joueurs autour de moi, je me suis dit : “mais qu’est-ce que je fous là ?” J’ai essayé de profiter de ces beaux moments, tout en restant très concentré.”
Pour conclure, Ethan Dumortier dévoile la différence entre le Top 14 et le niveau international. Extrait:
“La différence vient de la volonté des équipes d’imposer un rythme très élevé, pour prendre la main sur le match et faire exploser l’adversaire. Les temps de jeu sont moins hachés qu’en Top 14, il y a moins d’arrêt pour les mêlées, moins d’arrêts pour les touches, des phases de jeu jouées plus rapidement, des ballons qui restent plus longtemps sur le terrain et donc les séquences de jeu sont plus longues… En tant que joueur, c’est cette répétition d’efforts qui est plus intense qu’en Top 14. Pour vous donner un ordre d’idée, quand nous avons affronté l’Irlande, il y a eu 46 minutes de temps de jeu effectif. En Top 14, on tourne la plupart du temps autour de 30 minutes, contre 35, 36 minutes en Coupe d’Europe. Dix minutes de plus qu’en Coupe d’Europe, c’est vous dire l’intensité physique qu’on demande aux joueurs ! En outre, cette volonté d’imposer du rythme inclut d’autres aspects comme une plus de rapidité sur les lancements, plus de vitesse dans le jeu, des contacts plus fréquents et plus forts… C’est tout un panel d’actions plus intenses qui font le très haut niveau.”