Lors d’un entretien accordé au journal L’équipe, le trois-quarts centre de Montpellier, Arthur Vincent est revenu sur sa blessure contractée à un genou lors de la finale du Top 14.
C’est le 24 juin 2022 que le Montpelliérain se blesse à un genou.
Après avoir marqué le premier essai de son équipe à la 6ème minute de jeu, le joueur du MHR sent son genou craquer.
C’est la rechute pour l’Héraultais. Extrait:
« Si vous regardez les images, je me tiens le genou. Je finis le match. Les tests sont bons, je fais la fête avec les copains. Mais durant l’été, je sens qu’il y a quelque chose. J’entame un nouveau protocole de soins. Puis je reprends la préparation et j’attaque la nouvelle saison. »
Arthur Vincent reprend tout de même la compétition, mais le genou cède lors de la troisième journée du Top 14 lors d’un match contre Brive. Extrait:
« Les premiers examens ne sont pas si alarmistes. On m’annonce une absence de deux mois (une chondropathie du cartilage est évoquée). Mais le soir même, le chirurgien me rappelle et le verdict tombe. Le ligament est rompu à 70 %. Je venais de me garer devant chez moi. Un ami, Cyprien, m’attendait pour sortir dîner. On est resté à la maison. On a débouché quelques bouteilles de vin. Un moment rugby dont j’avais besoin pour débuter ma reconstruction. »
Il concède que son ami Louan lui a été d’une grande aide durant cette période. Extrait:
« Ma chance, c’est que Louan revenait s’installer dans la région après des études à Bourges. Il n’avait pas encore de travail. Le timing était parfait. Le matin, je partais faire mes soins à la clinique et quand je rentrais pour le déjeuner, il se levait et me faisait tout ! » Louan rigole : « J’étais son assistante !
J’ai traversé cette nouvelle période loin du rugby sans coup de blues. La présence de Louan m’a aidé à surmonter ce moment difficile. Si j’étais malheureux d’un point de vue rugbystique, j’ai presque kiffé ce moment hors du temps.
Le soir, on était comme deux petits vieux avec notre plateau-repas devant un film. On s’est refait les Harry Potter, Pirates des Caraïbes. »
Désormais, Arthur Vincent se sent très bien. Extrait:
« Je me sens très bien. J’ai été très bien accompagné. J’attaque ce qu’on appelle la “chaîne ouverte”, à savoir effectuer certains mouvements de mon genou avec des poids. C’est une étape très importante. Après il en restera d’autres à valider.
Ce qui me manque le plus, c’est le ballon, le terrain, les vestiaires, la compétition. Je l’ai retrouvé lors d’une action avec le “MHR solidaire”. J’ai joué un match de rugby en fauteuil, fin février. J’ai retrouvé les sensations comme la vision du jeu, un peu d’adrénaline. Je me suis régalé. »
Il confirme que l’attente est longue pour reprendre le rugby professionnel. Extrait:
« C’est long. C’est ce qui fait un peu peur au début. J’ai conscience de faire partie d’une génération de chanceux. J’ai déjà vécu de grands moments. Quand tout va bien, c’est facile. Mais je m’étais préparé à des moments plus sombres. Je suis en plein dedans. Le chirurgien est très strict sur ce point. C’est neuf mois post-opératoire avant de reprendre la compétition. »
L’objectif d’Arthur Vincent ? Disputer la Coupe du monde avec les Bleus. Il sait que ses chances sont très petites. Extrait:
« J’ai vite fait le calcul et je me suis dit que ma participation était très compromise. Ç’a été dur à digérer. Après, même si j’ai du mal à le crier haut et fort, parce que je n’aime pas me mettre en avant et bosser dans mon coin, je mentirais en disant que je n’ai pas la Coupe du monde en tête. Cet objectif me permet d’avancer. »