Le deuxième ligne Bastien Chalureau s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer un incident qui s’est produit dans la nuit du 30 au 31 janviers 2020.
Au cours de cette nuit, le puissant joueur s’est retrouvé au coeur d’une bagarre.
Suite à cette altercation dont le procès est toujours en cours, Bastien Chalureau a été interpellé par la police et placé en cellule.
Il raconte avec précision sa descente aux enfers. Extrait:
“J’ai eu une altercation dans un bar toulousain. Mais le procès est en cours je ne peux donc pas m’exprimer sur le sujet. Le traitement de certains médias a été très violent à l’époque. Mes proches en ont énormément souffert. J’ai maintenant envie d’aller de l’avant et mettre cette histoire derrière moi.
La police est venue me chercher chez moi, le lendemain. Il y avait une dizaine de policiers, je n’ai pas compris ce qu’il m’arrivait. J’ai bataillé pour ne pas porter les menottes. À 16 heures, j’avais rendez-vous avec la procureure. Finalement, elle a décidé de reporter le rendez-vous au lendemain matin. Elle m’a dit : « comme ça, tu réfléchiras en cellule ». Je suis donc allé à la maison d’arrêt de Seysses. En six heures, tout s’est écroulé.
La personne qui était passée avant moi avait mis des excréments partout sur les murs. J’ai passé 24 heures dans des conditions de détention affreuses. J’ai même demandé qu’on m’achète une madeleine au distributeur pour dormir avec une madeleine sous le nez pour couper l’odeur, tellement que c’était infecte. La cellule était saccagée. Il y avait des détenus qui sautaient partout, ils tapaient dans les murs, dans les fenêtres, ils criaient, c’était l’anarchie. Là, j’étais au fond du seau. Tu fais un point rapide sur ta vie. À 28 ans, je n’avais pas prévu une fin de carrière aussi tôt. Je me suis dit : « mais comment j’ai pu en arriver là ? ».
Je n’ai pas le contrôle sur certains événements. Je laisse faire mes avocats. Cette histoire m’a fait grandir. J’ai un passé tellement compliqué que je me dis : « si tu ne l’acceptes pas, tu te renfermes et tu ne peux pas avancer. » Donc je l’ai accepté. Quand je suis sorti de cellule mon premier objectif était de revenir et montrer mes capacités en Top 14. L’équipe de France, c’était un rêve lointain.”
Il ne manque pas de remercier Xavier Garbajosa, lequel l’a recruté à Montpellier alors qu’il était vraiment au fond du seau. Extrait:
“J’ai senti que c’était ma dernière chance. Xavier m’a tendu la main, c’est le seul club de Top 14 qui m’a proposé quelque chose alors je me suis mis au travail, avec une préparation physique sérieuse. Avec Xavier, on s’écrit toujours.
Je n’arrête pas de le remercier. La première fois qu’on s’est rencontrés, c’était à Narbonne dans un hôtel quand je sortais de ce périple en cellule. Il m’a donné des règles claires. Il m’a dit : « si je te vois dans le centre-ville de Montpellier, tu dégages ». Donc je suis allé habiter à l’extérieur de Montpellier. Je sortais de l’entraînement et je rentrais chez moi. Aujourd’hui, les efforts ont payé et j’ai signé un contrat jusqu’en 2025 avec le MHR. Si j’avais écouté mon ancien agent, j’aurais signé à Biarritz ou à Carcassonne.”