Le président du Racing 92, Jacky Lorenzetti s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique avant le match de son équipe contre Perpignan, programmé ce week-end.
Ce-dernier explique s’attendre à un match terrible. Extrait:
“À un choc terrible entre une équipe se battant pour éviter la mort et une autre luttant pour rester en vie… Le stade Aimé Giral est un contexte hostile. Nous nous sommes préparés en conséquence.”
Il revient ensuite sur la victoire remportée à l’arrachée de ses joueurs contre l’Union Bordeaux-Bègles. Extrait:
“Le suspens était incroyable et les deux équipes se sont rendu coup pour coup. Avec Laurent Marti, avec lequel je m’entends pourtant très bien, on ne s’est quasiment pas regardé du match. Cela a dû être terrible pour lui, au coup de sifflet final. Mais le Racing n’a rien volé : 57 % d’occupation sur la rencontre, 60 % de possession en deuxième mi-temps et quatre essais à un. Nos joueurs se sont battus jusqu’au bout. C’est ça, le rugby…”
Il précise avoir fait la fête sur le trajet du retour. Extrait:
“Oui, sur le trajet du retour, avec quelques amis. On était coincés dans les embouteillages mais on s’en foutait : le Racing avait gagné, on était heureux… Ça ne m’a pas empêché de penser à Laurent Marti qui lui, devait rentrer le cœur lourd jusqu’à Bordeaux. J’en parle d’autant plus facilement que j’ai très souvent vécu ce genre de situation.”
Il explique croire encore en une qualification de son équipe dans le top 6. Extrait:
“L’espoir, on ne l’a jamais perdu. Nos ambitions sont proportionnelles aux efforts que l’on fait tous. Pour autant, le début de saison a été décevant. On a rapidement tiré un trait sur la Champions Cup, ce qui fut pour nous une énorme désillusion. Le Leinster nous a mis une grosse claque et derrière ça, la situation ne fut pas facile à vivre… Je ne vous apprendrai rien en vous disant que l’actuel entraîneur du Leinster est aussi le futur coach du Racing. Psychologiquement, pour Laurent Travers, cela fut très compliqué à vivre.”
Il n’envisage d’ailleurs pas de voir Laurent Travers quitter son poste de manager sans une place dans le top 6. Extrait:
“Ce scénario, on ne l’envisage pas. Car ce serait une énorme déconvenue. Mais depuis un an, j’ai pris conscience que le Racing était, malgré tous les succès de Laurent, en fin de cycle. […] Aujourd’hui, notre manager endosse tous les jobs : celui du passé, celui du présent et celui du futur. C’est toute la difficulté de l’exercice.”
Cette saison encore, le Racing 92 est contraint de délocaliser plusieurs rencontres dont notamment celle à venir contre le Rugby Club Toulonnais qui se jouera au Havre. Jacky Lorenzetti parle de cette problématique. Extrait:
“Évidemment que ça fragilise l’équipe. Mais lorsque j’ai entrepris la construction de cette salle de spectacle dans lequel on déroule le tapis pour y disputer parfois des matchs de rugby, je savais que le problème des délocalisations se poserait tôt ou tard. La logique est ici financière, il ne faut pas se le cacher : organiser des matchs de rugby à Paris-La Défense-Arena est difficile et coûteux ; organiser des spectacles est plus facile et beaucoup plus rentable.
Ça nous pénalise, oui ! Lens et Le Havre nous font toujours un super accueil mais la saison dernière, lorsque nous avons reçu le Stade rochelais en demi-finale de Champions Cup au stade Bollaert, nous avons totalement gommé notre avantage terrain. À Nanterre, nos joueurs ont des habitudes qu’ils n’ont pas ailleurs, c’est humain…”
Pour conclure, Jacky Lorenzetti se rappelle de sa très grosse colère après la défaite de ses joueurs contre le Stade-Français Paris. Extrait:
“J’avais hurlé pour tenter de puiser dans le tréfonds des capacités humaines. Je n’interviens jamais avant les matchs, jamais à la mi-temps… (il marque une pause) Enfin, je suis une seule fois intervenu à la mi-temps d’un derby à Paris-La-Défense-Arena, ce qui n’est pas énorme en seize ans de présidence… Mais c’est toujours vite oublié parce que malgré tout, j’ai confiance en eux.”