Le 1er avril dernier, le deuxième ligne du Stade-Français Paris, Pierre-Henri Azagoh a enfin refoulé les pelouses du Top 14.
Blessé à l’épaule depuis de longs mois, le Parisien a connu 10 mois d’arrêt avant de pouvoir enfin rejouer contre le LOU Rugby.
Un véritablement soulagement pour le deuxième ligne de 24 ans comme il l’explique dans les colonnes de L’équipe. Extrait:
« J’étais content de rejouer après une si longue attente. Les sensations ont été bonnes. Physiquement, c’était un peu difficile. J’ai pu souffler pendant dix minutes quand j’ai dû aller me faire recoudre le menton dans les vestiaires (il sourit). Mais on peut désormais dire que ma blessure est derrière moi. »
Il se confie sur sa rechute survenue au mois de septembre dernier. Extrait:
« En septembre, un mois avant de reprendre, sur un exercice avec les kinés, sans forcer, j’entends un craquement. Mais je n’ai pas de douleur. Je passe un scanner et une IRM de contrôle. Rien d’alarmant, même si une vis semble un peu tordue. Ce craquement m’a presque soulagé. Mais l’impression est erronée. Après cet épisode, à chaque fois que je réalise un test d’effort avec mon épaule, je suis en perte de force sur tous les exercices. »
Le verdict est finalement plus grave que prévu : deux visses ont cassé. Extrait:
« J’en reprends pour quatre mois. Je suis dégoûté. C’est un véritable coup de massue. Je savais exactement ce qui m’attendait. C’était une période un peu étrange, mais ça n’appartient pas aux joueurs.
J’ai essayé de participer un peu à la vie de l’équipe. J’ai été chargé des retours vidéos sur les mauls des équipes adverses. J’ai pris ce rôle très au sérieux. C’était également un moyen de me reconnecter avec le rugby. J’ai également organisé quelques repas d’équipes avec d’autres joueurs. Ce qui manque le plus, c’est le jeu, être avec les copains au quotidien. »
Il indique que le staff médical a pris toutes les précautions nécessaires avant de le faire rejouer. Extrait:
« J’étais déjà très content de reprendre les entraînements collectifs avec le groupe mi-février. Début mars, j’étais presque à 100 %. J’aurais pu reprendre lors du déplacement à Toulon début mars. Mais il y avait une trêve de 15 jours ensuite. Il était plus prudent d’attendre encore et d’être encore mieux préparé. Même après dix mois d’absence, il ne faut pas être trop pressé.
Tous les voyants étaient au vert et je m’étais testé l’épaule au contact de quelques coéquipiers, se marre le joueur formé à Massy. Marcos Kremer me l’a bien chauffée, donc je n’avais pas de doute, même si rien ne remplace un match. »
Mais malchanceux, Pierre-Henri Azagoh se blesse en salle de musculation. Extrait:
« Je devais enchaîner, mais en début de semaine, en salle de musculation, en posant un haltère, je me suis fracturé la dernière phalange d’un doigt. Là encore, c’était presque un faux départ. J’ai fait mon Pierre Richard ! »
Désormais, il se dit prêt à enchaîner les matches. Extrait:
« La machine est relancée. J’espère enchaîner ce week-end face à Lyon (dimanche, 21h05). Ça va être un sacré match pour savoir comment va se passer notre fin de saison (le Stade Français occupe actuellement la 3e place du Top 14). Même si les copains ont fait le boulot, ce n’était pas facile d’être en tribunes, avoue le Parisien. Ma patience a décuplé mon envie. J’espère apporter ma fraîcheur. »
Il se dit cependant conscient que le train de l’équipe de France est passé et qu’il ne disputera pas la Coupe du monde. Extrait:
« J’ai parfaitement conscience que le train est sans doute déjà passé, Mais je pense quand même à cette Coupe du monde. Ça reste un objectif, je n’ai pas tiré un trait dessus, même si je sais très bien que ce sera très compliqué. Je suis très opiniâtre comme disait il n’y a pas si longtemps le sélectionneur Fabien Galthié.
Après ma traversée du désert, je regarde devant. Je veux y croire. Ça passe déjà par une bonne fin de saison avec le Stade Français. Je suis focalisé sur mon club et cette place en phase finale à valider. D’ailleurs, ce serait bien de finir ce cycle avec Gonzalo (Quesada) sur une bonne note, qu’on s’offre quelque chose. Il faut être obnubilé par ce désir de gagner ! »