L’ancien manager du Castres Olympique, Pierre-Henry Broncan va rapidement rebondir, lui qui a récemment été licencié par les dirigeants du club Tarnais en raison des mauvais résultats sportifs de l’équipe.
En effet, ce-dernier va très prochainement s’envoler vers l’Australie pour intégrer le staff sportif des Wallabies dans le cadre de la Coupe du monde.
Il s’occupera des avants et plus spécifiquement des mauls.
Interrogé via L’équipe, Pierre-Henry Broncan s’est confié sur cette nouvelle expérience qui s’annonce passionnante. Extrait:
“C’est une super expérience qui va s’ouvrir à moi. Maintenant, il va falloir aller vite. Je ne peux pas être uniquement dans la découverte. Je vais devoir être acteur. On a commencé par visio, souvent la nuit. C’est très structuré, dans la recherche, dans le suivi des joueurs. On fait beaucoup de retours sur les matches des franchises australiennes de Super Rugby, sur Toulouse et La Rochelle avec Richie Arnold et Will Skelton, sur ce qu’il se passe au Japon, aussi, avec 7 ou 8 joueurs susceptibles de nous intéresser.”
Il dévoile sa mission. Extrait:
“Je vais m’occuper du jeu d’avants et en particulier du maul qui n’est pas du tout dans la culture australienne. Il y a surtout de la vitesse, du jeu sur le large, mais peu d’utilisation de cette arme durant les matches, même si les Brumbies, la meilleure équipe du pays, sont très bons dans ce secteur.
Ça paraît un peu bestial comme ça, mais un maul est bourré de détails. Comme un ruck, un turnover, ce n’est jamais le même, notamment à cause de la défense. Le maul demande de l’intelligence, de s’adapter constamment à l’adversaire, à la zone de prise de balle en touche, à l’arbitrage, à la météo… Et cela demande une mentalité particulière : il faut vouloir combattre.”
Il explique comment Eddie Jones l’a très vite contacté après son licenciement de Castres. Extrait:
“Mon aventure à Castres s’est terminée le lundi après-midi (le 20 février), et je crois que dans la nuit de lundi à mardi, Eddie Jones me contactait. On discutait et il m’a dit que deux entraîneurs du pack allaient partir. Il m’a expliqué qu’il allait chercher des remplaçants. On a continué de discuter. Je l’ai rencontré ici quand il est venu visiter des installations et voir Arnold et Skelton. J’avais un peu d’appréhension.
Par rapport à Eddie Jones. Je m’entends hyper bien avec lui. Cela m’apporte beaucoup. Mais je ne savais pas trop si en bossant avec lui, ça n’allait pas couper la relation après la Coupe du monde. Il est dur. Finalement, il a été rassurant. Je sais que ça va être difficile. Les échanges sont de plus en plus offensifs. Il faut que ça aille vite, qu’on soit précis. On n’a pas le droit à l’erreur dans le management, dans le coaching. On a d’ailleurs commencé nos réunions avec un conférencier, Doug Lemov, qui travaille sur l’organisation, la mise en place d’un meeting, d’une séance vidéo, comment intéresser les joueurs…”
Il a hésité en raison du caractère d’Eddie Jones. Extrait:
“Parce que je sais qu’Eddie Jones est dur… D’un autre côté, j’en ai discuté avec mon épouse, ce n’était pas possible de refuser. Je pense que je l’aurais regretté.”
Questionné sur son licenciement du CO, il avoue avoir effectué des erreurs. Extrait:
“Bien sûr, mais ça, je le garde pour moi, ça me concerne. Mais je n’ai pas eu vraiment le temps de me lamenter car je me suis rapidement projeté. Je ne suis pas con. Je suis capable d’analyser les échecs de la saison.
On a fini tard, donc on a eu peu de temps pour la préparer. On était aussi à un an de la Coupe du monde. Juste avant la finale, les Bleus sont partis en tournée au Japon. Sans les Castrais. Il y a plusieurs thèmes. Et on a cravaché dur pour être premiers.”